De plus, ayant beaucoup apprécié le travail de Geoff Johns en tant que grand architecte du relaunch de l’univers DC Comics (jetez un œil à la collection DC Renaissance), j’ai finalement craqué pour le premier volet de cette saga prévue en sept tomes. Car avant d’orchestrer le relaunch complet de DC Comics, Geoff Johns a évidemment fait du bon boulot sur d’autres séries, dont un passage très apprécié sur la série Green Lantern. Cela explique donc la présence de cet auteur au sein de cette collection DC Signatures, destinée à mettre en valeur le travail d’un auteur sur un héros. Je vous invite d’ailleurs à découvrir les autres séries de cette collection : Ed Brubaker présente Catwoman, Grant Morrison présente Batman et Geoff Johns présente Superman.
Ce premier volet, intitulé « Sans Peur », reprend les six premiers épisodes de Green Lantern scénarisés par Geoff Johns et dessinés par Carlos Pacheco, Ethan Van Sciver et Simone Bianchi, ainsi que Green Lantern Secret Files #1 scénarisé par Geoff Johns et dessiné par Darwyn Cooke. Le récit se situe donc bien avant le fameux relaunch New 52 et juste après les événements de Green Lantern Rebirth, où Hal Jordan est ressuscité. Le lecteur découvre donc un Hal Jordan qui cherche encore ses marques dans une ville de Coast City en pleine reconstruction où il tente de retrouver son poste de pilote d’élite de l’US Air Force, tout en devant déjà faire face à des menaces sérieuses en tant que Green Lantern.
Geoff Johns alterne donc avec brio les scènes plus intimes liées à la vie privé de Hal Jordan (son passé, la relation avec son frère, les tensions avec le général Stone) et des passages plus rythmés en tant que Green Lantern. L’auteur n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins et recycle d’emblée les pires ennemis du personnage. De Hector Hammond à Black Hand (lisez Blackest Night), en passant par le Requin et les Traqueurs, les adversaires sont nombreux et l’ensemble inévitablement porté sur l’action, sans pour autant aller se perdre au fin fond de la galaxie comme c’est parfois le cas avec Green Lantern. Grâce à l’écriture intelligente Geoff Johns et à l’excellent travail éditorial d’Urban Comics (comme d’habitude), ces aventures très terrestres sont d’ailleurs particulièrement accessibles aux néophytes.
Visuellement, Ethan Van Sciver et Carlos Pacheco livrent de l’excellent travail malgré des scènes de combats parfois un peu brouillonnes, mais le style de Simone Bianchi tranche par contre beaucoup trop avec celui des deux autres, ce qui nuit assez fortement à l’unité graphique de l’ensemble. L’épisode final permet de retrouver le style très caractéristique de Darwyn Cooke, pour un récit qui revient sur le passé de Hal Jordan, des liens solides avec son père à cet amour pour l’aviation qui en découle, en passant par ses sentiments pour Carol.
Bref, un album très plaisant.