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Gears of War est sans conteste, avec Halo, l'une des sagas les plus emblématiques de la Xbox 360. Avec trois épisodes montés crescendo dans la qualité graphique, la narration et la nervosité, la licence s'était fait la part belle auprès des joueurs et si le troisième opus devait être le dernier une annonce surprise en 2012 dévoile un quatrième jeu, préquelle aux précédents, et non plus développé uniquement par Epic mais également par People Can Fly à qui l'ont doit déjà Bulletstorm.
Les fans s'interrogent : cet opus sent le jeu pensé à la va vite pour rentrer encore un peu d'argent en exploitant la licence, et les plus connaisseurs, ceux qui ont lu les livres et les BD traitant de l'univers Gears of War, ne comprennent pas ou peut s’intégrer cette préquelle dans la chronologie de l'histoire.
Craintes justifiées ou infondées ? Voici mon point de vue...
Parlons de la campagne tout d'abord, divisée en deux parties : "Judgement" et "Les Conséquences" elle est plutôt courte, à peine quelques heures de plus que Raam's Shadow qui était un add on de Gears 3 par contre graphiquement ça claque, ont est encore monté d'un cran dans la qualité et ça prouve que la Xboite en a encore dans le ventre ! Si le scénario, pas franchement hyper original, à effectivement du mal a s'inscrire dans la chronologie de Gears of War ( pour les plus connaisseurs en tous cas ) il a le mérite d’intégrer quelques clins d’œils et références bien sentis aux précédents opus. L'aventure et sa mise en scène reste néanmoins sympa à jouer, "Judgement" mettant en scène les témoignages de l'équipe Kilo menée par Baird, ont joue ces témoignages avec la possibilité de passer ou non certains éléments sous silence via les missions déclassifiées. Je m'explique : Durant chaque acte un crane rouge luisant vous permettra d'augmenter la difficulté en choisissant de le jouer en déclassifié, cela pourra avoir un impact sur vos armes ou celles des ennemis, vois modifier le terrain ou vous imposer un temps limité pour finir la séquence, vous n'êtes pas obligé d’accepter les missions déclassifiées, si vous le faite le personnage qui témoigne ajoutera des élément a son histoire. La façon dont sont amenées les misions déclassifiées est plutôt bien pensée scénaristiquement parlant mais certaines sont juste horriblement difficile et mettrons vos nerfs à rude épreuve !
"Les conséquences", plus court, se place durant Gears 3 et nous permet de jouer ce qu'il s'est passé pour Baird et Cole lorsqu'ils se séparent de Marcus avant que ce dernier parte pour Azura. Si elle est plus intéressante son final laisse penser qu'on va nous vendre encore un DLC qui rajoutera une séquence de campagne.
C'est le multijoueur qui fait le plus mal, des anciens modes de jeux ne subsistent plus que le match à mort en équipe tous les autres ont été remplacés par des nouveautés, parlons en premier lieu de l'overrun, présenté durant la démo du jeu. Il s'agit d'un cinq contre cinq une équipe jouant les humains et une autre les locustes le but est, pour les humains, de défendre des puits d'émergence fermés durant un temps limité et pour les locustes d'atteindre ces puits afin de les ouvrir. La partie se déroule en deux phases afin que chacune des équipes puisse jouer les humains puis les locustes. Du coté de la CGU on peut choisir parmi 4 classes : le mécano, interprété par Baird armé d'un fusil à pompe et d'un outil qui lui permettra de réparer les fortifications protégeant le puits ces dernières ne pouvant pas être reconstruites si les locustes les détruisent. Son talent personnel est de pouvoir poser des tourelles pendant un temps limité afin de protéger certaines zones. Vient ensuite le soldat, incarné par Cole, qui est armé d'une lanzor et d'un booshka, un lance grenades à retardement, et qui peut faire apparaitre des caisses de munitions pour ses acolytes. Puis le sniper, qui vous fera jouer Paduk un ex URI, armé d'une marzka, un fusil de précision à six coups et d'un pistolet court. Enfin le médic vous mettra dans la peau de Sofia qui, équipée d'un lanzor et d'un fusil à canon scié, pourra jeter des grenades de soin afin de ranimer ses équipiers.
Du coté des locustes on retrouve les tickers qui peuvent se faire exploser, les rebuts qui peuvent escalader les obstacles et crier pour étourdir les ennemis, le grenadier, soldat de base, le kantus capable de soigner ses alliés et, si vous accumulez suffisamment de points en tuant des humains et en détruisant des fortifications vous pourrez également débloquer le rageur, un petit nouveau armé d'une carabine à 4 coups et capable de se transformer en brute épaisse démolissant tout sur son passage ( un peu a la façon des berserker ) pendant un court instant, le sérapède, monstre serpentoïde qui peut cracher du venin corrosif et ne peut être tué qu'en le détruisant morceau par morceau, le mauler une brute épaisse se protégeant derrière un bouclier capable de renvoyer les balles adverses et armé d'un fléau lourd et enfin le corpser qui peut s'enterrer pour passer sous les barrière et se protéger.
Si ce mode de jeu est plutôt sympa et change agréablement de la horde classique il se montrera vite répétitif et ne saura pas contenter les joueurs les plus acharnés.
Une variante de l'overrun appelé survie est également disponible il s'agira ici pour une équipe de joueur incarnant les humains de tenir face à des vagues successives de locustes contrôlés par l'IA tout en protégeant les puits, si ce mode est plus similaire a la horde il est très difficile et en plus des locustes classiques de l'overrun on pourra y affronter des boomers et des sanguinators.
Les autres modes sont au nombre de 3 : Le classique match à mort en équipe, la domination qui est une variante du roi de la colline mais avec trois points fixes à capturer en permanence et la foire d'empoigne qui est similaire au mode mêlée de Call of Duty. En plus de ne proposer que 4 maps différentes Epic games et People can Fly nous ont fait l'affront suprême de changer l'un des fondamentaux du jeu : désormais les joueurs n'incarnent plus soit des humains soit des locustes mais uniquement des humains ! Une équipe CGU bleu affronte donc une équipe rouge et avec tous les skins ( plutôt moches d'ailleurs ) disponibles il est parfois difficile de différencier les alliés des ennemis ce qui peut s'avérer fatal.
Devant la grogne des joueurs ont peut télécharger depuis ce matin gratuitement une map suplémentaire ainsi que le mode execution, sans doute l'un des modes les moins joué de Gears 3 alors qu'un roi de la colline classique ou une vraie horde aurait beaucoup plus satisfait les joueurs.
Le nombre de perso multijoueur est également très faible : seulement 10 de base plus quelques un qui étaient disponibles pour les précommandes comme Marcus ou Anya, là encore ont sent le futur DLC avec sa pléthore de personnages ! Si les doubleurs originaux ont été conservé certains personnages disent des phrasent complètement aléatoires et sans aucun rapport avec la situation notamment la garde onyx qui s'écrira "une Berserker !" en plein milieu d'un affrontement entre humains ! Drôle mais je me demande comment un défaut comme ça a pu passer inaperçu...
Autre point négatif : désormais on ne démarre plus avec un fusil à pompe et une mitraillette mais l'ont doit choisir entre l'un ou l'autre, les grenades ne comptant plus comme une arme équipable elle sont intégrées d'office il faudra juste sélectionner leur type, et l'ont partira automatiquement avec un pistolet court en sus de ça, le résultat étant des joueurs, plus habitués aux FPS qu'à du close combat tactique comme dans Gears, qui se tirent dessus à distance à travers des maps immenses.
Le charme est rompu.
Du coté des armes il est à noter des changements : en multijoueur le pistolet boltok et la sulfator disparaissent, ont pourra par contre s'équiper de la marzka, du booshka, du breeschot, de la kaomax classique ( semi-automatique ) voir même d'un vulcain !
En plus de quelques problèmes de spawn, notamment liés à certaines armes surpuissantes ( tu débutes à coté du vulcain petit veinard ? ) les inégalités entre les connexions sont toujours présente et les mieux desservis seront les plus puissants ( qui peut lutter contre le ping d'un Américain ? ).
Enfin la "CallOfisation" du jeu avec ses armes plus puissantes, ses coups plus faciles à porter, ses succès plus accessibles, attirent encore plus de joueurs moyens et les vrais duels au pompe se font de plus en plus rares, bref ce qui faisait le sel et le plaisir de Gears of War disparait et c'est bien dommage.
J'ai aimé : Des graphismes qui montrent que la Xbox en a encore dans le ventre, un mode Overrun sympa, une histoire pas si décevante que de prime abord et qui complète un peu Gears 3, une bonne façon d'amener les missions déclassifiées.
J'ai moins aimé : Plus possible d'incarner un locuste hormis en overrun et c'est une hérésie ! Trop peu de mode de jeu et sérieusement seulement 4 maps ? Multijoueur très mal équilibré, campagne solo trop succincte.
Ce Gears of War Judgement est loin d'être le Gears de l'année, il ne déclenchera pas des émules comme son prédécesseur et j'ai plus eu l'impression de payer pour un gros Add On de Gears 3 que pour un vrai jeu, mais un add on à 70 euros tout de même ! Et sérieusement seulement 4 maps ? ( Oui je me répète ) et n'oublions pas le season pass à 1600 MSP , bref, c'est cher pour un jeu pas fini. Malgré quelques bonnes idées les vrais amateurs de la saga retourneront bien vite sur le troisième opus, plus équilibré et varié.