On me demande souvent quel conseil je pourrais donner au
gouvernement. A quoi je réponds immanquablement qu’il n’est pas possible de conseiller
des gens aussi intelligents. J’ai fini tout de même par avoir envie de parler.
L’Etat est désemparé. Il n’a plus d’argent. Il n’a plus de
pouvoir, il est entre les mains de Mme Merkel. Et il ne sait que gouverner par
décrets et dépenses. D’ailleurs, il n’emploie que des économistes qui rêvent de
formule magique.
Ses méthodes d’intervention nous ont mis dans le pétrin. Car,
quand il veut aider l’entreprise, il la prend si bien en charge, qu’il lui fait
perdre toute envie de compétitivité. Il tue sa viabilité. Et, ses bonnes
intentions pavent notre enfer. En demandant aux services publics de gagner de
l’argent, il en a fait des concurrents déloyaux des entreprises. Ils nuisent à
l’économie.
Pour un Etat entraîneur
de champions
Que faire ? Un des dirigeants d’une CCI me disait qu’il
avait constaté que ce que demandaient les patrons de start up était, avant
tout, « d’être coachés par des patrons ». L’entreprise et l’individu
n’ont pas besoin d’argent, mais d’aide, de « tuyaux », pour tirer
parti de leurs atouts, dans le chaos ambiant.
L'Etat doit se demander ce qu’il faut faire
pour nous aider à nous aider. Alors, il découvrira qu’il a des moyens
formidables pour cela, et qu’ils ne lui coûtent rien. Car il possède des centaines de milliers de personnes qui sont là pour servir leurs compatriotes, mais aussi des réseaux qui couvrent le monde.
Il doit abandonner son illusion de la formule magique, il doit sortir de ses palais, il doit transformer le service public en donneur d’aide à l’entreprise, et au travailleur (en puissance). De tuteur, il doit devenir entraîneur de champions.