La polémique née de l’examen de la loi sur les OGM est liée en premier lieu à l’ignorance de données scientifiques sur les effets des OGM sur la santé humaine. Et ce n’est pas la création de Hauts Comités divers chargés de donner des avis ou des recommandations qui vont changer cet état de fait. Il n’y a qu’une solution à la controverse : établir, par des moyens scientifiques rigoureux et pertinents, les effets des OGM sur l’homme, et en premier lieu sur du matériel biologique humain, nos cellules.
De telles méthodes existent depuis près de 15 ans : les « -omics », qui permettent d’observer, dans des cellules en culture, l’ensemble des réponses biologiques. Le savoir-faire pour mettre en oeuvre ces méthodes est présent en France. Parmi les organisations compétentes, Antidote Europe regroupe des scientifiques issus des établissements publics de recherche et a une bonne pratique de l’une de ces méthodes, la toxicogénomique. Cette technologie permet de mesurer les perturbations dans l’expression des gènes de la cellule quand celle-ci est soumise à une substance chimique ou autre stress (voir le site d’Antidote Europe).
Antidote Europe a identifié dans les OGM trois types de risques :
1. Ceux liés à la construction génétique elle-même (voir l’effet des promoteurs). Il est prouvé qu’une certaine quantité de ces constructions se retrouvent dans les cellules de l’organisme humain ou animal qui consomme l’OGM, en particulier les cellules de l’intestin. Ces promoteurs peuvent se trouver insérés devant des « oncogènes » et en commander l’expression. Les oncogènes, dont l’activité est indispensable durant le développement embryonnaire, sont associés aux pathologies cancéreuses s’ils continuent à s’exprimer à l’âge adulte.
2. Ceux liés aux produits issus de cette construction, par exemple la protéine "bt" contenue dans le maïs génétiquement modifié. Le fait que cette protéine provoque des trous dans les parois intestinales des insectes exposés a déjà été documenté. Grâce à la toxicogénomique, on pourrait apprécier l’effet du "bt" sur des cellules humaines en culture.
3. Ceux liés aux pesticides dont l’utilisation est encouragée par cette construction (le glyphosate, par exemple, toléré par les OGM « Roundup Ready »). La toxicogénomique permettrait aussi d’évaluer les effets du glyphosate sur des cellules humaines en culture ; Antidote Europe a déjà réalisé ce type de test pour d’autres pesticides.
Tant que ces tests n’auront pas été faits, le consommateur continuera à être exposé aux risques éventuels de ces organismes génétiquement modifiés.
Antidote Europe est une association à but non lucratif oeuvrant pour une meilleure prévention en matière de santé humaine.
Dr Claude REISS Biologiste moléculaire, Président d’Antidote Europe Tél : 04 76 36 35 87 ; 04 68 80 53 32 25 rue Jacques Callot – 66000 Perpignan (France)