Qualité et certification

Le dossier judiciaire des implants mammaires PIP fait ressurgir la question du marquage "CE" et de la certification. L'organisme allemand de certification était attaqué pour manque de contrôle sur PIP (l'enjeu n'étant pas la certification mais de trouver une source de financement complémentaire pour le dédommagement des victimes).

Or, comme cela avait déjà été souligné ici, le marquage "CE" ne correspond pas à une norme mais à une certification des procédures. Elle est uniquement de la responsabilité de l'entreprise qui l'appose sur ses produits. Dans le principe européen, le contrôle relève de l'acheteur ... Ce qui, on l'imagine, peut fonctionner dans des rapports entre industriels, mais qui est plus difficile à mettre en œuvre par des particuliers qui n'ont pas forcément l'ensemble des connaissances nécessaires à l'évaluation des produits.

Autre dossier d'actualité : la viande de boeuf / cheval / impropre à la consommation ...

Cet autre dossier de fraude montre que malgré les règles de traçabilité imposées au niveau européen, il est relativement facile de modifier la nature des produits. Il montre aussi que le contexte économique actuel qui a généré la multiplication des intermédiaires facilite la fraude en multipliant les étapes et donc les possibilités de modification du référencement des produits.

Ces deux dossiers montrent en tout cas qu'en faisant le choix, sous la pression du monde économique, de l'auto-certification sans contrôle externe, on développe certes un marché plus dynamique, mais facilite aussi les fraudes. Et au final, le consommateur n'en est pas la gagnant. En effet, le dynamisme favorise plutôt la puissance des acteurs intermédiaires (et ni le consommateur, ni le producteur) et le manque de contrôle ne réduit pas le risque de fraude.
Dans un cas comme dans l'autre, on ne peut que constater que la certification ou la traçabilité relève de la bonne mise en oeuvre d'une éthique de la part des professionnels ... dans un monde (économique) où chacun sait que l'éthique n'a plus sa place.

Mais les pays occidentaux ne sont pas les seuls à se trouver confrontés à ces problèmes de qualité des produits. La Chine commence à en faire amèrement l'expérience. En effet, après la première affaire du lait infantile dilué à la mélanine (6 morts et 300.000 enfants touchés à vie), une nouvelle affaire concerne toujours cet aliment : des produits importés auraient été coupés/dilués ou revendus pour ce qu'ils n'étaient pas.

Affaires à suivre.