Ces gens étaient mes voisins, on se côtoyait depuis pas mal de mois, sans se connaitre vraiment. Pas plus qu'on ne connait ses voisins de palier souvent.
Avec mon ami, on essayait d'aider comme on pouvait : vêtements, bouffe, discussion quand ça se faisait. Ainsi j'ai pu savoir que certains étaient sur le sol français depuis 7 ans, que d'autres essaient de scolariser leurs enfants... Bref, ils essayaient de survivre comme ils pouvaient dans leur bidonville.
La décision prise là est purement électoraliste et politique. Mais elle met sur la route des bouts de chou que j'ai vu (ils adoraient les pommes, étaient taquins et joueurs malgré leur misère, adorables comme tous les enfants peuvent l'être). Où sont ils aujourd'hui ? Ont ils dormi dehors sous la pluie hier ? Pourquoi ? Pourquoi ce pays qui se dit civilisé procède t il ainsi ?
A Villeurbanne, la mairie est "de gauche" parait il. Et bien tous coupables, tous complices ! PS, EELV, FdG, PCF, PG, tous... Ne nous mentons pas ! La haine du Rom vaut bien celle d'une autre minorité à une autre époque, et il est de bon ton d'être de gauche et raciste parce que "ce ne sont pas des gens comme nous". Je ne dirais pas honte sur eux, car la honte ils s'en accommodent.
Je suis peut être maladroit dans mon témoignage ce matin, mais je suis blessé et surpris. Et je m'en veux ! Je m'en veux parce que je n'étais pas là hier pour empêche cela, je m'en veux parce que je n'étais pas présent, parce que j'aurais peut être pas pu faire grand chose, mais au moins être là pour eux, et pour les bouts de chou...
La haine est à nos portes, combien de temps resterons nous les bras croiser à attendre que ça passe ?
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A Villeurbanne, les Roms sont dangereux pour la santé des morts
Publié le 29 mars
Le maire de Villeurbanne, est ce qu’on peut appeler un socialiste décomplexé. Cet été, il avait signé dans le journal Le Monde une tribune soutenant la politique raciste du gouvernement et appelant aux démantèlements ciblé des campements Roms. Pour lui, l’important, ce n’est pas la rose, ce n’est pas le campement non plus, c’est le campement Rom.
Fin août, il assigne donc au tribunal une centaine de personnes qui avait trouvé refuge au fond d’un parc naturel. A l’époque, pour justifier sa demande d’expulsion, la mairie précise que les Roms menacent… Les espèces protégées.
L’assignation précise en effet : « le Parc Naturel de la Feyssine abrite des espèces protégées dont la préservation ne peut qu’être menacée par ce type d’occupation ».
En France, il est plus important de protéger les animaux que les enfants Roms.
Le juge ordonne une expulsion immédiate et les familles partent sur deux autres terrains, toujours à Villeurbanne, ce qui démontre bien l’absurdité de la politique qui est menée et qui ne règle absolument rien.
A nouveau, les 2 terrains font l’objet de procédures d’expulsion qui sont lancées fin août 2012.
Alors qu’ils sont occupés par les familles depuis plus de 6 mois, aucun de ces terrains n’a fait l’objet de l’application de la circulaire interministérielle du 28 août adressée à tous les préfets. Cette circulaire prévoit pourtant de mettre en œuvre, avant une expulsion, un diagnostic et un accompagnement pour les familles
A Lyon, le préfet ne doit pas recevoir les circulaires interministérielles. Ou alors, il ne les lit pas, trop occupé, sans doute, à traiter le dossier des éléphants qu’il veut euthanasier et qu’il traîne depuis des mois.
Pour justifier sa demande d’expulsion, la mairie de Villeurbanne, faute d’espèces animales à protéger trouve un nouvel argument. « Cette occupation, si elle devait se prolonger davantage poserait immanquablement de graves problèmes d’hygiène tant pour les occupants que pour le voisinage »
Bon, vous me direz, c’est du classique, c’est l’argument habituel… Sauf que… Les voisins des familles installés sur le terrain de Villeurbanne ne sont pas des voisins comme les autres. Ce sont des morts.
Et oui, des morts. Chassés de toute part, traqués par les voisins qui vont parfois jusqu’à incendier leurs cabanes, ces familles décident de s’installer à côté d’un cimetière. Elles se disent sans doute, qu’au moins à cet endroit, elles ne risquent pas de réveiller leurs voisins si elles font trop de bruit.
Et bien non. La mairie de Villeurbanne estime que les Roms, après avoir menacé des espèces animales protégées, menacent l’hygiène de personnes mortes et enterrées. C’est fort, non ?
En France, l’hygiène des morts est plus importante que celle des enfants Roms.
Hier, 28 mars 2013, sous une pluie glaciale, le préfet du Rhône, à la demande du Maire de Villeurbanne, à donc procédé à l’expulsion de 80 personnes dont la moitié d’enfants. Tout s’est passé très vite. La police est arrivée avec les bulldozers qui ont tout cassé. Jetées sur le trottoir, les familles sont restées un moment regarder la France détruire tout ce qu’elle possèdent, c’est-à-dire pas grand chose.
Le soir même, à la télévision, François Hollande, du haut de ses 29% de popularité, nous expliquait qu’il renonçait au socialisme. Merci, nous avions compris.
Philippe Alain