« Bonne » nouvelle

Publié le 29 mars 2013 par Toulouseweb
Le budget de la Défense sanctuarisé.
L’intervention télévisée du chef de l’Etat de jeudi soir fait évidemment l’objet d’innombrables commentaires, pas nécessairement élogieux ou empreints de perplexité. Les uns et les autres seraient restés sur leur faim, en l’absence d’informations franchement inédites et, surtout, par manque de Ťbonnesť nouvelles. Ce n’est pas tout ŕ fait vrai.
En effet, l’annonce de la sanctuarisation du budget de la Défense (peut-ętre le terme que nous choisissons est-il emphatique) constitue une vraie surprise. Et certainement une Ťbonneť nouvelle, non seulement pour les Forces armées, la protection de la souveraineté nationale mais aussi pour l’industrie. Laquelle était trčs inquičte mais le montrait peu, son lobbying étant inaudible.
L’époque du complexe militaro-industriel ŕ l’ancienne est décidément révolue. Le noir dessein supposé des grandes entreprises cherchant ŕ tirer parti des craintes politiques de tous ordres, des crises réelles ou supposées, des lendemains qui font peur, en admettant qu’il ait été une réalité, fait bel et bien partie du passé.
Cela étant dit, le ministčre des Finances a perdu une bataille menée contre celui de la Défense. Jean-Yves Le Drian a désormais deux victoires ŕ inscrire ŕ son palmarčs, le Mali et la sauvegarde du budget des armées. La force de dissuasion nucléaire est totalement préservée, sans jamais avoir été vraiment menacée. Et le budget lui-męme, qui sera maintenu ŕ son niveau de 2013 en 2014 et 2015, évite largement le pire. A plus long terme, ce sera certainement plus compliqué, l’inflation, męme modérée, continuant ŕ faire des ravages non compensés.
Les propos contradictoires, les rumeurs, les fuites qui évoquaient des coupes claires était infondés, dit aujourd’hui le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Il prétend qu’un scénario catastrophe n’a été envisagé ŕ aucun moment, faisant fi, du jour au lendemain, des idées noires de Berci. Et, bien sűr, les médias auraient eu tort de relayer ces tendances alarmistes. On appréciera...
ŤLe suis le chef de batailleť a martelé François Hollande, dans le langage militaire qu’il a adopté pour la circonstance. Mais sans doute est-il convaincu que l’opération qui se déroule au Mali, un incontestable succčs français (et de la seule France) a considérablement affaibli ceux qui, reprenant une terminologie usée, croyaient encore que notre époque était celle des dividendes de la paix. La plančte Terre est pourtant trčs agitée, les menaces sont multiples et réelles, bien qu’elles ne soient plus exclusivement territoriales comme dans le passé.
Curieusement, éditorialistes et commentateurs de tous bords, au lendemain de l’émission de France 2, ont trčs peu parlé de la prise de position de François Hollande en faveur du maintien des budgets militaires. Il convient pourtant de la saluer, comme bienvenue, nécessaire, sans parler du fait qu’elle est la premičre Ťbonneť nouvelle politique ŕ émerger aprčs de nombreux mois d’inquiétude ininterrompue. Comme quoi toute rčgle ŕ son exception.
Pierre Sparaco - AeroMorning