Voici quelques retours d'expériences des acteurs de la Filière Textile Alsace, ayant participé à l'opération.
Pourquoi un affichage environnemental ? Le contexte national
L’objectif de l’affichage environnemental est de permettre au consommateur d’intégrer des informations concernant les impacts environnementaux générés par un produit tout au long de son cycle de vie. Ce doit être un critère de décision dans son acte d’achat. Il doit permettre la comparaison entre produits d’une même catégorie et, lorsque cela s’avère pertinent, entre catégories de produits. L’objectif complémentaire est d’inciter les entreprises à améliorer la performance environnementale de leurs produits sur la base d’indicateurs précis.
L’affichage environnemental est issu de la loi Grenelle II, l’article 54 affirmant le droit du consommateur à bénéficier d’une information sincère, objective et complète. Ainsi, entre le 1er juillet 2011 et le 1er juillet 2012, 168 entreprises volontaires, soucieuses des enjeux de la compétitivité écologique de la France, ont expérimenté l’affichage environnemental dans plusieurs secteurs de l’économie française : l’agroalimentaire, le textile, l’ameublement, la beauté, l’hygiène ou encore l’hôtellerie.
Cette expérimentation est une première mondiale. L’affichage environnemental, au premier rang desquels figure le bilan carbone des produits, peut être un outil majeur de la transition écologique, pour améliorer l’information des consommateurs et ainsi orienter la consommation et la production. Il s’agit d’un levier au service de la compétitivité économique et écologique des entreprises.
Le bilan de l’expérimentation prévoyait trois rapports sur les retours d’expériences de tous les acteurs de l’affichage environnemental : le rapport des consommateurs a été rendu en décembre 2012. Celui sur l'expérimentation des entreprises a été remis en février 2013. Le rapport de la Direction Générale de Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) sera rendu prochainement. L’ensemble de ces documents figureront dans le rapport au Parlement prévu par l’expérimentation.
Le 18 février dernier, Delphine BATHO, ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a ouvert la perspective d’une généralisation de l’affichage environnemental, après une première phase durant laquelle il pourrait être d’abord volontaire. L’objectif est d’anticiper une généralisation européenne, et que la France soit un leader mondial dans ce domaine. Il faut au préalable lever les nombreux obstacles techniques, standardisation de l’affichage comme des référentiels, et définir des modalités adaptées pour chaque secteur en veillant à l’information claire et lisible du consommateur. Dans cette optique, un programme de travail a été présenté. Il associera au Commissariat Général du Développement Durable les parties prenantes du Conseil National de la Transition Écologique. Des propositions concrètes sont attendues pour l’automne.
Le bilan de l’expérimentation nationale
Une mobilisation forte pour une 1ère mondiale
168 entreprises volontaires, de tous secteurs et de toutes tailles, se sont prêtées pendant un an à cet exercice ambitieux. La mobilisation de ces entreprises a dépassé les espérances, s’agissant d’un contexte très novateur et d’une première mondiale : 90% d’entre elles sont allées jusqu’au bout de la démarche et 60% se sont déclarées globalement satisfaites, le chiffre s’élevant à 80% pour les PME participantes. Pendant un an, ces entreprises ont mis en place un affichage environnemental à destination des consommateurs sur une sélection de 10 000 références. L’expérimentation s’est intéressée au contenu (pour mieux informer les consommateurs), aux formats et aux supports (pour mieux protéger l’environnement). Bénéfices de la démarche : compétitivité, innovation, dialogue
Delphine BATHO a précisé que « la conjoncture économique actuelle, les défis sociaux auxquels nous devons collectivement faire face, nous imposent de privilégier les dispositifs « gagnant/gagnant » à même de conjuguer performance économique et protection de l’environnement. » A cet égard l’expérimentation a démontré l’intérêt potentiel d’un affichage environnemental qui valoriserait les progrès environnementaux des entreprises. 73 % des participants considèrent que l’affichage pourrait être source de compétitivité à venir.
Deuxième phase du dialogue
Si les bénéfices de l’expérimentation sont réels, des adaptations sont à prévoir. Les entreprises demandent une maîtrise des coûts et un accompagnement humain et technique des pouvoirs publics pour envisager une plus large échelle de mise en oeuvre.
Toutes les parties prenantes s’accordent sur un besoin d’harmonisation des méthodologies de calcul des impacts environnementaux des produits, ainsi que des formats de restitution de ces impacts aux consommateurs. Pour ce faire, le socle technique élaboré par la plateforme ADEME‐AFNOR serait une base de départ.
La ministre a annoncé qu’une deuxième phase de dialogue allait s’ouvrir. Elle permettra de décider ensemble des modalités que devra prendre le déploiement de l’affichage à l’échelle nationale. A la lumière de l’expérimentation, toutes les pistes seront étudiées, en termes de modalités d’encadrement, de calendrier et de progressivité du déploiement.
Le contexte de l’expérimentation régionale et le groupe de travail Textile / Chaussure En collaboration avec la délégation Grand Est de l’AFNOR, les directions régionales de l’ADEME Alsace, Lorraine et Bourgogne ont proposé aux entreprises un accompagnement à l’affichage environnemental dès 2010. Le choix s’est porté sur les filières agroalimentaire, textile et ameublement, très représentées dans ces trois régions et pour lesquelles les travaux au niveau national étaient avancés. Chacune des régions a été pilote sur une filière. L’ADEME Alsace a piloté le groupe Textile / Chaussure. Pour cette filière, un comité expérimental local a été constitué dans le but de rassembler les structures concernées par l’affichage environnemental des produits. Les entreprises de ce secteur d’activité et les organisations professionnelles des trois régions ont été invitées à participer. Les objectifs du comité expérimental Il s’agissait d’informer les entreprises régionales et de leur permettre de s’approprier les enjeux, la méthodologie et les outils de l’affichage environnemental. Dans un second temps, à partir de la connaissance des impacts environnementaux associés à leurs produits, cette opération collective a également permis aux entreprises volontaires de s’engager dans une démarche de réduction de ces impacts.
LA FILIÈRE TEXTILE EN ALSACE
Focus sur la filière Textile en Alsace
Le textile en Alsace emploie 11 700 personnes, soit 7,3% de l’emploi industriel alsacien et 5% des emplois textiles en France. L’ennoblissement en Alsace représente 26% de la production française en volume et 20% du chiffre d’affaires national. L’impression des produits en coton représente 32% de la production française en volume et 30% en chiffre d’affaires. L’Alsace est la 4ème région textile de France par son poids en emploi et comprend environ 120 établissements.
Les entreprises participantes en Alsace
Les entreprises ayant participé au comité expérimental local et basées en Alsace sont les suivantes :
Alsatextiles – Impression numérique sur textile,
Corderie Meyer‐Sansboeuf – Fabrication de ficelles, cordes et tresses,
DHJ International – Transformation de supports textiles, DMC – Fabrication de fil pour la mercerie, Freundenberg Evolon – Fabrication de non‐tissés, Green Attitude Compagnie – Création et commercialisation d’articles textiles, Lingerie Wolf – Fabrication et commercialisation d’articles de lingerie, Scapalsace (Leclerc) – Distribution d’articles textiles, SDE SA – Textile de maison, Sogecoq – Conception et distribution de chaussures, textiles et articles de sport, Virtuose – Conception et réalisation de tissus pour chemises.
Le Pôle Textile Alsace a pour vocation de stimuler le travail en réseau entre les acteurs de l’industrie textile, les écoles et les centres de recherche présents sur le territoire. L’objectif est de faciliter le développement de compétences, les mutations et les diversifications des marchés de la filière. www.textile-alsace.com/
L’IFTH L’IFTH est un réseau de plates‐formes technologiques proposant des services à haute valeur ajoutée aux acteurs de la filière Textile‐Habillement. Ses domaines d’intervention sont nombreux : fil et fibres, habillement, textiles pour la maison, textiles techniques, composites, textiles pour l’automobile, l’aéronautique…
www.ifth.org/
Le déroulement de l’expérimentation
Zoom sur la formation collective
Une formation collective d’un jour financée par l’ADEME et animée par le cabinet RDC Environnement a permis aux entreprises d’acquérir les prérequis indispensables à une bonne appropriation des enjeux de l’affichage environnemental. Cette formation avait pour but de familiariser les participants au vocabulaire utilisé, aux principes et outils de l’évaluation environnementale des produits et aux différentes données à collecter
Bilan des entreprises suite à l’opération inter‐régionale sur l’affichage environnemental Les bénéfices
Gagner en notoriété - Rencontrer d'autres professionnels et établir des partenariats et/ou relations commerciales - Prendre conscience des impacts environnementaux de son produit et comment agir pour les réduire - Offrir une continuité à notre démarche d’éco‐conception - Nous différencier des importations et valoriser le circuit court - Renforcer notre argumentaire commercial - Défendre l’intérêt des industriels français - Prendre le temps de se poser et de sortir du quotidien - Fédérer les salariés autour des valeurs de l’entreprise - Bénéficier d’une aide technique et financière - Identifier les difficultés et coûts induits - Développer de nouvelles compétences - Valoriser la performance de notre outil de production, nos efforts environnementaux - Anticiper une future réglementation - Être au coeur des réflexions et de l’information Les difficultés
S’approprier l’ensemble des nouveaux concepts (vocabulaire, méthodologie…) - Identifier les données à collecter - Dégager les ressources pour la collecte des données, la communication, la formation - Collecter les données primaires - Collecter des données chez des fournisseurs (locaux ou basés à l’étranger) - Faire entendre la position des producteurs face aux distributeurs - Utiliser un référentiel non adapté au produit étudié (un seul cas particulier) - Obtenir des données semi‐spécifiques ou génériques en absence de base de données publique - Dépendre des experts pour le calcul des indicateurs.
RETOURS D'EXPERIENCES :
Les fiches de présentation des entreprises ayant participé à l’opération inter‐régionale
Extrait du guide « L’affichage environnemental des produits. Retour d’expériences sur la filière textile / chaussure en Alsace, Bourgogne et Lorraine ».
ALSATEXTILES
Nos motivations
« Notre objectif est d’orienter l’entreprise vers un développement économique basé sur un circuit court de distribution. Cette expérimentation a été l’occasion de valoriser notre démarche d’éco-conception et plus particulièrement notre procédé de fabrication. Grâce à l’affichage, le consommateur pourra comparer, de façon crédible, nos produits avec une fabrication plus éloignée, voire non respectueuse de l’environnement. Pour cela, il faut s’assurer de donner une information tangible. La démarche nous a également permis de participer à une émulation locale grâce au travail en réseau, de développer des relations commerciales, mais aussi de prendre tout simplement le temps de se poser et de sortir du quotidien. » Notre démarche
Unité fonctionnelle
Décorer 2 panneaux coulissants de placard pour 3 ans (2,5 m x 2 m). Méthodologie Calcul des impacts environnementaux selon les 4 indicateurs du référentiel chemise réalisé avec l’appui de l’IFTH. Le produit est composé d’un tissu 100 % polyester filé en Turquie, tricoté en maille bloquée en Allemagne et imprimé par jet d’encre avec un colorant à base aqueuse et des pigments naturels minéraux.
Mode de communication Étiquette visible sur le blister du produit avec un lien vers le site : www.pixadecor.com. Nos difficultés La première difficulté a été de s’approprier l’ensemble des nouveaux concepts (vocabulaire, méthodologie…) et le référentiel textile. La seconde a été de collecter des données chez des fournisseurs basés à l’étranger : appel téléphonique pour présenter la démarche, envoi d’un questionnaire, utilisation des chiffres fournis par notre partenaire ou des données génériques lorsque les valeurs manquaient. Les apports de l’expérimentation Cette expérimentation s’est transformée en un véritable projet d’entreprise et a apporté un réel bénéfice interne. Elle a contribué à développer la notoriété de notre entreprise et à renforcer notre argumentaire commercial. De façon plus large, l’étude nous invite à nous interroger sur notre performance environnementale lors de l’étape de production, sur le choix des matières premières et leur traçabilité ; elle a suscité une prise de conscience bénéfique qui nous a permis de nous améliorer au regard des résultats de l’ACV. Cette opération nous a permis de nous rendre compte de la complexité de la démarche si nous devions l’appliquer à tous nos produits. Les perspectives L’objectif est d’élargir la démarche et de proposer à nos clients d’autres produits présentant le même type d’informations sur l’impact environnemental. Nous souhaitons développer une expertise technique plus importante en interne pour devenir force de proposition.
Notre avis : l’affichage environnemental des produits doit être obligatoire, sous réserve d’être encadré par des professionnels, afin de garantir la fiabilité des données. Aussi, un contrôle obligatoire par une tierce partie est pour nous nécessaire. Nos produits Il s’agit d’un décor textile interchangeable pour portes coulissantes de placard format 250x200 cm. Le textile utilisé est 100 % polyester avec une impression avec des encres à base d’eau sans émanation ni rejets. Nous proposons un choix de 42 décors avec la possibilité de faire imprimer son propre visuel. Nos produits sont certifiés Oeko-Tex.
DMC
Nos motivations « L’affichage environnemental s’intégrait parfaitement à la démarche d’éco-conception de nos produits, avec une attention particulière sur la réduction de l’impact de nos procédés de fabrication. C’est un sujet qui concerne tous les acteurs de l'entreprise et qui contribue à fédérer les salariés autour des valeurs de DMC. C'est également l'occasion de nous différencier des importations et de valoriser le circuit court. Cette opération nous a conduits à réfléchir aux méthodes à mettre en oeuvre pour communiquer des éléments techniques et scientifiques à nos clients, tout en vulgarisant le message. Enfin, nous avons réussi à faire prendre en compte les spécificités du fil, et notamment celles des producteurs locaux, au groupe de travail national (GT5). » Notre démarche
Unité fonctionnelle
1 pull composé de 6 pelotes de 50 g porté 80 fois au cours de sa vie et lavé 40 fois. Méthodologie
Calcul de l’impact mené en partenariat avec l’IFTH selon les 4 indicateurs du référentiel chemise pour se différencier des fibres synthétiques. Mode de communication Un flyer à destination des consommateurs a été distribué dans des magasins cibles. Le logo du « caddie » du ministère en charge de l’Écologie et du Développement durable figure sur l’étiquette des pelotes. En complément, un questionnaire a été développé sur le site Internet pour recueillir l’avis des consommateurs. L’ensemble de la force commerciale France (soit 20 personnes) a été formé.
Nos difficultés L’analyse du cycle de vie de notre produit, la collecte des données auprès des fournisseurs (en majorité des données primaires, sauf pour les producteurs de coton) et la définition de l’unité fonctionnelle ont été les étapes les plus difficiles. L’absence de référentiel pour le fil n’a pas facilité le calcul et le choix des indicateurs. Les apports Ce travail nous a permis de développer nos compétences et d’améliorer notre organisation interne entre le marketing situé en Espagne et l’équipe locale basée à Mulhouse. Nous avons changé de circuit de distribution et développé un produit moins gourmand en ennoblissement (couleurs pastel). Le processus de production a été simplifié en supprimant des étapes. Résultat, un dépassement des prévisions de ventes et un succès commercial avec : - la production de 12 tonnes en Espagne, en France, au Benelux et au Portugal ; - le lancement du produit dans de nouveaux pays en 2012 (Italie, Grande Bretagne et Allemagne) ; - la création de 22 nouvelles couleurs tendances. Les perspectives Nous souhaitons améliorer notre performance environnementale en travaillant sur l’optimisation des procédés de fabrication. L’intégration d’éco-technologie fait partie de nos enjeux. L’objectif est également de renforcer nos compétences en interne en matière d’éco-conception. À notre avis, l’affichage environnemental des produits doit rester volontaire tout en étant contrôlé par un organisme tierce partie afin de donner confiance à nos consommateurs.
Notre produit Nous avons retenu le fil Natura, qui est un fil 100 % coton destiné au marché du crochet et du tricot pour la saison printemps/été. Il est entièrement fabriqué à Mulhouse (made in France) à partir d’un fil approvisionné dans une filature au Pakistan. Le fil Natura est certifié Oeko-Tex standard 100 classe 1 (contact direct avec la peau du bébé) et satisfait aux exigences du règlement Reach.
SOGECOQS
Nos motivations « Nous avions été sensibilisés à l’éventualité d’une nouvelle réglementation par l’Ademe et l’Afnor, ainsi que par la Fifas . Pour anticiper cette réglementation française, la Direction sourcing a choisi d'expérimenter l'affichage environnemental sur la collection chaussures hiver 2011. Nous avons assisté aux réunions et formations collectives Ademe/Afnor et échangé avec les entreprises présentes. Notre entreprise était la seule à représenter le secteur de la chaussure. » Notre démarche
Unité fonctionnelle
1 paire de chaussures taille 42 portée 1 an.
Méthodologie Étude conduite sur la base du référentiel chaussure (chaussure de ville) sur toute la collection chaussures hiver 2011, soit 90 modèles regroupés en 9 catégories. Les 3 indicateurs d’impact ont été calculés pour chaque catégorie sur la base de nos données spécifiques. La disponibilité de données génériques, par exemple pour la colle, a été vérifiée dans les bases de données commercialisées. Pour la durée de vie (donnée semi-spécifique), la valeur retenue par défaut a été de « 2 paires de chaussures par an ». Il nous a été proposé de travailler sur une autre durée de vie si nous le souhaitions, à condition de proposer une méthode de calcul adaptée à la chaussure de sport. Dans le cas de la chaussure de ville, il est possible de choisir une autre durée de vie en réalisant des essais de performance (prévus dans l’annexe A du BX30-323-1)
Mode de communication Il a été choisi en tenant compte du comportement du consommateur : une étiquette collée à la semelle de la chaussure et une affiche format A4 apposée aux caisses. L’ensemble a concerné 7 magasins de notre marque pendant toute la saison. Les étiquettes affichent les valeurs des 3 indicateurs du référentiel chaussure et la moyenne de la collection. Une enquête a permis de recueillir plus de 5 000 avis de consommateurs. Les questions posées : « - Avez-vous consulté la signalétique : affiche explicative à la caisse, étiquette ? - Trouvez-vous cette information intéressante ? - L’étiquette (pictogrammes, chiffres) est-elle compréhensible ? - Cette information peut-elle influencer votre achat ? » Nos difficultés Pour une collection de chaussures, qui représente environ 90 modèles, nous avons dû simplifier les fiches de composition et les regrouper par catégorie. Au niveau organisationnel, il a fallu dégager des ressources financières pour la communication, la formation des responsables de magasins, la collecte des données et l’analyse des résultats de l’enquête. Les apports Notre but était de tester la faisabilité de l’affichage environnemental et d’identifier les difficultés, pièges et coûts induits. Nous avons été aidés pour le calcul des données dans le cadre de cette opération ; aujourd’hui il nous est très difficile d’imaginer réaliser cet affichage nous-même. L’enquête consommateur a permis de confirmer le fait que nos clients sont peu sensibles à l’affichage environnemental, et que celui-ci n’influence pas leur acte d’achat.
Les perspectives La démarche doit rester volontaire et contrôlée. L’acte d’achat de nos clients n’est pas impacté car ce sont des produits de marque de loisirs répondant à un achat plaisir. Lors des réunions Ademe/Afnor, plusieurs entreprises du secteur textile avaient également évoqué ce comportement d’achat pour les produits sensibles aux effets de mode.
TISSUS GISELE
Nos motivations
« Suite à la sensibilisation reçue via le comité expérimental interrégional, nous avons décidé d’intégrer le GT5 au niveau national afin de défendre les intérêts des industriels vosgiens. Notre volonté a été d’être acteur plutôt que spectateur. Cela nous a permis de fédérer les industriels et de valoriser la performance de notre outil de production. Au-delà de cette motivation, c'est aussi l'occasion d'anticiper une future réglementation, de nous différencier et d'offrir une continuité à notre démarche d'éco-conception encadrée par le Pôle de Compétitivité Fibres (CIM-Éco®). » Notre démarche
Unité fonctionnelle
Produire 1 drap polyester/coton de 320 x 180 cm résistant à une centaine de lavages et apportant le confort nécessaire à un couchage de plusieurs nuits consécutives. Méthodologie Collecte des données réalisées en interne suivant les différentes étapes du cycle de vie. Pour la production, l’étude se base sur nos consommations en matières premières, eau, énergie… Pour la phase d’utilisation, les données correspondent à une estimation d’un entretien domestique (une durée de vie du drap de 100 lavages, un lavage en machine à 60°C, une charge de lavage à 5 kg pour 65 l d’eau utilisés). Pour la fin de vie du produit, il a été considéré que les draps usagés étaient, pour moitié d’entre eux, incinérés avec récupération de l’énergie thermique, et pour l’autre mis en décharge. Le calcul des impacts a été réalisé sous le logiciel TEAMTM par l’IFTH selon les 4 indicateurs du référentiel chemise.
Sur Internet. L’affichage est un moyen de valoriser notre politique environnementale aux yeux du consommateur. Cela permet de le sensibiliser à l’impact du produit lors de sa fabrication mais aussi lors de son utilisation, afin qu’il devienne un vrai «consom’acteur».
Nos difficultés Notre principale difficulté a été de faire entendre «la voix» des producteurs face aux distributeurs, peu sensibles aux conditions environnementales de production. La seconde difficulté a été de collecter les données primaires (données réelles de nos produits) sans utiliser les données secondaires afin de ne pas nous pénaliser et d’être le plus crédible dans notre démarche. Les apports Cette opération nous a permis de : - gagner en notoriété et compétences, au-delà d’un enrichissement personnel confié par le chef de projet ; - rencontrer d’autres professionnels et établir d’éventuelles relations commerciales avec les membres du GT5 ; - bénéficier d’une expertise technique. Les perspectives Nous pensons que l’affichage environnemental des produits doit être obligatoire du moment qu’il se base sur les données primaires. Pour ceux qui ne les possèdent pas, le résultat du calcul des indicateurs devrait être majoré. Cet affichage doit faire l’objet d’un contrôle par un organisme tierce partie indépendant. Nous attendons la poursuite de la valorisation de cette expérience et allons proposer au GT5 un référentiel dédié au linge plat.
Nos produits La démarche a concerné le drap 180 x 320 mais il est évident que nous envisageons de poursuivre ce travail sur l’ensemble du linge plat que nous produisons : drap-housse, housse de couette, taie, alèse, traversin, torchons… Notre entreprise est certifiée ISO 9001, label Vosges Terre Textile® et nos produits sont certifiés Oeko-Tex classe 1.
VIRTUOSE
Nos motivations « L’affichage est une continuité avec notre engagement en matière d’innovation et d’environnement. C'est aussi notre volonté de partager nos expériences avec les entreprises locales et de rester en veille. Nous participons au groupe de travail national pour représenter les industriels du textile et défendre nos positions face aux distributeurs. Nous participons également au programme CIM-ÉCO® pour l'Analyse du Cycle de Vie de nos produits. Pour l'expérimentation nationale sur l'affichage environnemental des produits, nous avons choisi la chemise FreshMax qui est notre seul produit fini commercialisé en direct. » Notre démarche
Unité fonctionnelle
1 chemise portée lavée une fois. Méthodologie Appui de l’IFTH pour la collecte des données et pour le calcul des 4 indicateurs d’impact du référentiel chemise (utilisation du logiciel TEAMTM). Choix de communiquer sur 3 des 4 indicateurs (émission de gaz à effet de serre, consommation d’eau et eutrophisation) parce qu’ils sont les plus représentatifs (selon le référentiel chemise).
Une étiquette apposée sur le produit avec une différenciation entre les impacts liés au mode de production et ceux liés au mode d’utilisation. Une enquête consommateurs est en cours. Nous avons prévu d’évaluer le comportement d’achat sur notre site Internet :
http://affichageenvironnementaltextile.com
Des retours de clients qui achètent dans notre magasin d’usine montrent qu’ils ont vu et lu l’étiquette mais que la compréhension des indicateurs est difficile.
Nos difficultés Les difficultés que nous avons rencontrées sont de différents niveaux : - obtenir des informations de la part de nos fournisseurs de fil coton (70 % des achats par revendeur) : des données secondaires issues d’une base de données américaine ont été utilisées ; - identifier les données à collecter et dégager le temps pour le faire : des questionnaires types de collecte ont été établis avec l’IFTH et nous avons eu recours à une stagiaire ; - traduire les données en indicateurs (ex : GES et eutrophisation) : la solution a été de s’appuyer sur l’expertise de l’IFTH ; - trouver des ressources pour l’enquête consommateur. Les apports Ce travail a contribué à notre notoriété et créé un buzz national sur nos produits. Nous avons développé des partenariats avec des entreprises rencontrées lors des groupes de travail locaux, déployés de nouvelles compétences et une ouverture d’esprit sur de nouvelles thématiques. Cette opération a été l’occasion de se rendre compte des difficultés techniques – « quand on ouvre une porte, on en trouve 12 derrière à explorer » – et de mieux prendre conscience de nos impacts. Elle nous a permis de valoriser nos efforts et résultats environnementaux (diminution des rejets dans l’eau, recyclage des chutes de tissage, climatisation des ateliers…) et d’avoir une continuité par rapport à notre démarche d’éco-conception.
Les perspectives Nous allons poursuivre la revue de nos processus de fabrication et le développement d’une base de données de recettes coloris qui prendra en compte l’impact environnemental. Pour la communication auprès des consommateurs, un affichage de type baromètre serait à notre avis plus lisible. L’affichage doit être bien encadré pour être objectif et permettre des comparaisons entre produits équivalents. Nous souhaitons reconduire l’exercice pour toute la collection tissu. Les ressources (temps, budget…) sont le facteur limitant. Nos produits Nous réalisons la teinture fil à façon et la vente de fils teints, tissus teints et tissés teints 100 % coton principalement. Nos produits sont Oeko Tex classe II.
CORDERIE MEYER-SANSBOEUF
Nos motivations
« Travailler sur l’affichage environnemental de nos produits, c’est être dans la continuité de notre engagement pour l'innovation, le développement durable et le management participatif. Il est important d'être au coeur de l'information et des décisions vis-à-vis des évolutions réglementaires et normatives relatives à notre secteur d'activité. L'inscription au GT5 vise à comprendre les enjeux ainsi que les éventuelles difficultés à anticiper. Le second objectif est de déterminer si l'affichage environnemental permettra de valoriser nos actions en matière de développement durable. Nous avons engagé une démarche d'écoconception sur une de nos gammes de produits (ficelles pour particuliers) avec le Pôle de Compétitivité Fibres. Nous n'avons pas été retenus dans le cadre de l'expérimentation nationale car notre choix de produit (corde pour le monde du yachting) était trop spécifique. » Nos appréciations Nos attentes vis-à-vis de l’affichage environnemental sont très fortes : - valoriser nos efforts pour offrir des produits recyclables à forte valeur ajoutée technique sur une gamme très large ; - nous différencier de la concurrence asiatique (gamme limitée, transport, etc.). La principale difficulté réside dans le choix de critères qui permettront de différencier des produits fabriqués localement avec une forte valeur ajoutée technique, de ceux produits à l’étranger et ne respectant pas la réglementation sociale. Les méthodes de calcul sont complexes avec les outils actuels et demandent des compétences et des ressources nouvelles (exemple : collecte des données spécifiques). Proposer une méthode et des données moyennées constitue un risque.
La durée de vie réelle des produits semble être un des facteurs qui puisse valoriser la qualité environnementale des produits. Nous nous interrogeons sur la réelle compréhension de l’affichage par le consommateur. L’affichage environnemental doit rester volontaire avec un contrôle externe. Source : Dossier de presse l'Affichage environnement des produites - ADEME