1985, l’âge d’or des Super Héros. Mais depuis quelques temps, ils ne sont plus si au top que cela. Un certain Ethan Grant, un ancien super-héros, a retourné sa veste et sème la terreur dans les rues de Montréal, ralliant de plus en plus d’hommes sur son passage. Il vient même d’enlever un sénateur. Les choses deviennent incontrôlable lorsque Captain Québec lui-même est arrêté. Bien sûr, les super-héros encore au service du bien font de leur mieux, même si ils sont vite dépassés. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : Captain Ciment et son épouse viennent d’avoir un bébé. Mais quel étrange pacte Jane a-t-elle fait à propos de son enfant? Lorsque la puissance d’Ethan Grant semble encore augmenter et que même le Maire semble menacé, Neil Mc Cormac est prêt à tout pour rétablir l’ordre et la cohésion parmi les super-héros et pour leur rendre leur lustre et leur popularité d’antan. Pour ça, il leur faut un nouveau chef, et un nouveau but.
Ne me dites pas que vous ne connaissez pas Hero Corp! Créée par Simon Astier (le petit frère du Alexandre de Kaamelot), cette série diffusée sur France 4 et Comédie raconte l’histoire d’anciens super-héros qui vivent incognito dans un petit village, jusqu’à l’arrivée de John, un étranger destiné à les rassembler et leur refaire une jeunesse pour sauver le monde du terrible The Lord. Le truc: entre la vieillesse et leur manque d’entraînement, leurs pouvoirs sont devenus un peu pourris. Marie, autrefois appelée Renaissance grâce à sa capacité à rendre l’énergie vitale aux hommes, n’est plus capable que de prendre l’apparence d’un cadavre, et Acid Man ne peut plus lancer que du shampoing (et doux, il ne pique même pas les yeux). Dur pour la confiance en eux… Mais ils ne peuvent se permettre de flancher: The Lord est déjà en marche pour asservir le monde.
Petite particularité: dans ce monde, les super-héros ont donc existé autrefois, et les comics qui racontent leurs aventures sont de véritables archives journalistiques qui permettent de comprendre comment ils ont réussi à éradiquer tous les super vilains (jusqu’à ce que The Lord revienne, donc). Voilà pourquoi, lorsqu’il s’est agi d’imaginer une préquelle à la série, qui expliquerait les origines de John, le héros, et le passé de ses voisins, le créateur de la série a eu l’idée géniale de la faire sous forme de Comics.
Et le résultat est tout à fait convaincant! L’objet est magnifique, les dessins sont dans la plus pure tradition comics pour un effet authentique indéniable. De grandes planches vertigineuses nous donnent l’impression d’être en train de survoler une métropole américaine: on y croit! L’histoire quant à elle pose bien les jalons d’une histoire digne de Marvel, avec super méchant ultra-puissant et ultra-mégalo, complot et surtout un personnage de McCormac versatile qu’on ne sait si on doit le classer parmi les sauveurs ou le manipulateurs du monde. L’histoire du bébé est d’une gravité terrible: Jane accouche en pleine bagarre et est suivie par des hommes mystérieux qui lui réclament l’enfant. Bien évidemment, à la lumière de ce que l’on sait dans la série, le mystère est plus épais encore: si on voit apparaitre de nombreux personnages de la photo ci-dessus avec trente ans de moins, on se demande bien comment John est venu au monde là-dedans.
Ce qui par contre ne m’a pas déçu, c’est l’humour: un Astier n’est pas un Astier sans des dialogues savoureux et percutants, un cynisme et un sarcasme permanents et de bonnes situations rocabolesque, la chute de Captain Canada sur la patinoire de Montréal ou les regards assassins de Jane lorsque son mari lui crie “Attaque!” sous prétexte qu’elle est métamorphosée en panthère ne sont pas en reste!
La note de Mélu:
Un must-have pour tous les fans de la série! Découvrez-la sur son site internet
Un mot sur les auteurs: Simon Astier est un acteur, réalisateur et scénariste français. Marco Failla s’est chargé des dessins.