Chypre : le lobby bancaire US pourrait avoir intérêt à semer la panique

Publié le 29 mars 2013 par Eldon

Le Blog Finance

L’Institut de la finance internationale voudrait semer la panique sur les marchés européens et plomber l’économie de l’Union européenne qu’il ne s’en prendrait pas autrement …
L’IIF, lobby bancaire très influent, basé à Washington, représentant les principales banques de la planète – et loin d’être totalement neutre sur le dossier – a estimé mercredi que le plan adopté in extremis pour sauver Chypre de la faillite risquait d’être appliquée à d’autres pays de la zone euro.


Mettant parallèlement en garde contre son impact sur les risques accrus de récession que pourraient engendrer de telles mesures pour l’économie chypriote. Histoire encore de noircir le tableau ? Selon l’Institut, les pertes très importantes que devront supporter les déposants etles impacts du plan sur le secteur financier chypriote pourraient conduire à une récession de près de 20% entre 2013 et 2015.
« Selon nous, les investisseurs seraient bien avisés de considérer la solution trouvée à Chypre (…) comme le reflet de la façon dont les futures tensions seront gérées », préconise l’IIF dans un rapport.

Ajoutant toutefois que la possibilité qu’une telle approche soit généralisée dans la zone euro devrait encore être étudiée de près.
Rappelons à toutes fins utiles que lundi dernier, les propos du président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, laissant entendre que le plan chypriote pourrait servir de modèle au reste de la zone euro, a particulièrement refroidi les marchés. Lesquels ont pu être rassurés par la suite par la déclaration du chef de file des ministres des Finances de la zone euro, ce dernier tentant de calmer le jeu en affirmant que le plan de sauvetage de Chypre ne saurait servir de modèle au règlement d’autres problèmes à l’avenir.

Mais le rapport de l’IIF pourrait remettre de l’huile sur le feu …

Le lobby bancaire considère également pour sa part qu’un nouveau plan d’aide pourrait à terme s’avérer nécessaire, obligeant Chypre à recourir à de nouveaux prêts …. et à se tourner vers le lobby bancaire US et notamment Goldman Sachs  ? Qui sait …

Enfonçant une nouvelle fois le clou, l’IIF estime que les créanciers de la troïka seront bientôt les principaux détenteurs de la dette chypriote, ce qui devrait leur garantir un statut préférentiel en cas de faillite … situation qui selon lui devrait limiter le nombre d’investisseurs disposés à acquérir de la dette chypriote. Une manière comme une autre d’attirer la nouvelle brebis galeuse de l’Union européenne vers les banquiers US, tout en tentant de restreindre l’étendu d’éventuelles propositions que la Russie  pourrait être tentée d’offrir en échanges de licences d’explorations d’hydrocarbures du gisement fort prometteur de Leviathan, située en off-shore au large de l’île chypriote. Le géant pétrolier américain Chevron étant également engagé dans la « bataille » …
« D’importants risques demeurent, dès lors, qu’un nouveau plan d’assistance financière soit nécessaire après 2015, notamment si la remise en état du secteur bancaire s’avère plus lente que prévu », écrit au final l’IIF .

Rappelons qu’en février 2010, alors que certaines rumeurs laissaient entendre que des banques américaines – et non des moindres – pourraient être derrière les spéculations visant la Grèce, le New York Times affirmait de son côté que des banques de Wall Street – telles que Goldman Sachs – auraient usé d’instruments financiers complexes en vue « d’aider » Athènes à dissimuler l’ampleur de sa dette.
Des montages, précisait le journal, »de même ordre que ceux qui ont été à l’origine de la crise financière outre-Atlantique ».
Selon le New York Times, citant « des personnes au courant de la transaction », un montage élaboré par Goldman Sachs aurait ainsi permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un « soutien » qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne.
Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses « services » à hauteur de quelque 300 millions de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirmait alors le NYT.

Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.
Propositions qui pourraient également concerner Chypre … un même scénario pouvant alors être repris … mais pas forcément celui qu’on croit …

Sources : AFP, Reuters, NYTimes

Source: Le Blog Finance