Le satellite Planck dévoile les prémisses de l’Univers

Publié le 29 mars 2013 par Cosmosium @cosmosium

Planck vient de dévoiler la lumière la plus vieille de l’univers ! La carte du fond diffus cosmologique la plus précise à ce jour…

Le satellite Planck, lancé par l’Agence Spatiale Européenne en 2009, est dédié à l’étude du rayonnement fossile de l’univers. Encore appelé rayonnement du fond cosmologique hyperfréquence, c’est une véritable empreinte digitale de l’univers à son jeune âge.

En effet, le modèle cosmologique standard stipule qu’après le big bang, une extraordinaire et rapide expansion de l’univers s’est orchestrée. La température a alors chuté brutalement, en passant de l’ordre de plusieurs milliards de degrés à environ 2700 degrés celsius. Par la même occasion, la densité aussi a chutée, permettant ainsi aux photons de se dégourdir les ondes. Puis, 13 milliards d’années plus tard, cette lumière arrive finalement jusqu’à nous sous forme de rayonnement micro-ondes, comparable à une température de 2,7 degrés au dessus du zéro absolu (-273,15°C).

Comprendre ce rayonnement fossile, c’est donc comprendre ce qui s’est passé juste après le big bang. Et c’est cette mission, observer la lumière venue des prémisses de l’univers, qui est confiée au satellite Planck. Comme ses prédécesseurs, le satellite COBE en 1992 et WMAP en 2003, mais avec une précision bien plus grande. Planck, lui, doit être capable de détecter des variations de température de l’ordre du millionième de degré. Ces infimes variations correspondent à des différences de densité à une période proche de l’origine et nous montrent donc les germes de structures qui deviendront les galaxies et les étoiles d’aujourd’hui.

http://www.youtube.com/watch?v=y6AdvmtAJ30

Et c’est chose faite ! Le satellite vient de nous livrer une carte détaillée de ce fond diffus cosmologique, encore appelé CMB pour Cosmic Microwave Background. Il lui aura fallu scanner pas moins de 1000 fois le ciel pour générer cette vue 1000 fois plus précise que celle livrée par WMAP en 2003. Et, grâce à ces données récoltées durant les 15 premiers mois de fonctionnement de Planck, la cosmologie fait un véritable bond en avant.

On apprend notamment que cette « première lumière » est vieille d’environ 380 000 ans après le big bang. L’univers est donc plus vieux de 100 millions d’années que ce que l’on pensait, à savoir exactement 13,82 milliards d’années contre 13,73 auparavant. Mais ce n’est pas tout !

Grâce à cette carte, la plus précise jamais obtenue, la constante de Hubble est revue à la baisse à 67,15 kilomètres par seconde par Mégaparsec, contre 72 km/s/Mpc auparavant. L’expansion de l’univers est ainsi moins rapide. Par ailleurs, la composition de l’univers est également précisée :

Il y a tout de même quelques petites choses qui restent inexpliquées, des anomalies déjà remarquées dans les mesures du satellite WMAP, à savoir un « point froid » et une asymétrie des températures moyennes.

L’univers n’a pas encore révélé tous ses secrets, en attendant c’est tout de même une véritable et remarquable prouesse comme le déclare Jean-Jacques Dordain, Directeur général de l’ESA : “La qualité extraordinaire du tableau de l’Univers juvénile que nous brosse Planck nous permet de mettre à nu jusqu’à ses fondements sous les différentes strates du temps et met en évidence que notre représentation du cosmos est loin d’être complète. Et c’est l’industrie européenne qui a rendu ces découvertes possibles en développant à cet effet des technologies sans équivalent ».

Pour télécharger l’image du fond diffus cosmologique en haute définition, c’est par ici : Planck CMB.

Source : ici

Image : , là, et