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édito
Si j’avais su aimer, me dissoudre, si j’avais su aimer les gens, les lacs, l’horreur tapie, les nuages effondrés des idéaux, si j’avais su aimer
Comme il le faut
J’en aurais fait – soyez-en sûrs ! une poésie, ou au moins une vie digne d’un roman. Si j’avais su aimer comme le sucre fond dans l’eau, si j’avais su aimer comme on plante des arbres sur la lune, comme on voyage en fraude sans ticket, si j’avais su aimer, bordel, mon manque de tout et ma surabondance, si j’avais su aimer comme un CHIEN dans un château en Espagne
– Putain !
Si j’avais su me rouler dans le bien-être gratuit à zéro pour cent d’huile de palme, si j’avais su aimer à la FNAC, les vigiles mes semblables, si j’avais su aimer le reste de l’humanité à fond de cale en voiture rue de la République au milieu des enfants parkinsoniens de la traversée du passage clouté, si j’avais su aimer – putain !
Le regard noyé de monstres du Loch Ness inexistants, le vide phagocyte, mes amis, des belles pas belles qui le savent et le cachent comme on cache à tous ce qu’on a fait hier soir dans le secret de cette chambre tortueuse et grise, si j’avais su – putain ! aimer la putain que je n’ose pas être au soleil
agonisant si lentement…
Si j’avais su aimer comme VOUS croyez devoir pouvoir, obligation / transaction,
Aimer, si j’avais su – putain !
Aimer Christ et Mahomet, Moïse et Charles Manson, maman papa, le cousin méchant,
Mais je tu il nous ne savons aimer je tu il nous ne savons vivre
Et roulent des jours comme des trains de marchandises alléchantes, luxueuses, mais réservées
à d’autres que les vaches
qui auraient voulu être chiens, aimer comme des chiens
mais qui regardent passer les trains
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