Chaque être humain n’est pas à égalité en termes d’exposition bactérienne alimentaire. Ici, ces chercheurs de l’Université de technologie de Graz (Autriche) montrent que les bactéries de surface sur les fruits et les légumes frais varient selon le type de produits et les pratiques agricoles. Si la plupart de ces bactéries ne vont pas entraîner une intoxication, elles participent au risque et à l’immunité liés à leur exposition. Des résultats publiés dans l’édition du 27 mars de la revue PLoS ONE.
Les fruits et légumes peuvent héberger, en surface, des bactéries nombreuses et variées. Ces chercheurs se sont attachés à étudier, par séquençage génétique, la diversité, la composition de ces familles bactériennes identifiées sur les fruits et légumes, en fonction du produit, mais aussi de la pratique agricole et identifient les communautés bactériennes auxquelles les consommateurs peuvent être exposés.
Jonathan Leff et Noah Fierer de l’Université du Colorado ont examiné 11 fruits et légumes souvent consommés crus, et constatent que certaines espèces comme les épinards, les tomates, les poivrons et les fraises partagent des bactéries de surface de familles similaires, la majorité de ces microbes appartenant à une même famille, les Entérobactéries. Des fruits comme les pommes, les pêches, les raisins et les champignons, présentent des bactéries de surface plus variables appartenant à 3 ou 4 familles différentes (Actinobacteria, Bacteroidetes, Firmicutes). Les auteurs constatent des différences dans les bactéries de surface également selon les pratiques agricoles et les lieux de culture. Ainsi, les entérobactéries sont moins abondantes dans les cultures biologiques.Plusieurs facteurs contribuent aux différences bactériennes constatées, le produit lui-même, son mode et son lieu de culture, de stockage, de conservation et de transport.
Exposition et risque d’infection : Ces bactéries présentes à la surface des fruits et légumes vont influer sur la capacité de conservation mais peuvent également être, pour certaines d’entre elles, une fois sur les surfaces de cuisine, être sources d’infections. De précédentes études ont montré que, bien que ces bactéries n’entraînent pas systématiquement une intoxication, elles peuvent interagir –et parfois inhiber- avec d’autres microbes pathogènes. Conclusion, les consommateurs sont exposés à des bactéries très différentes selon les types de produits qu’ils consomment. Des résultats intéressants mais sans conséquences pratiques.
Source: PLoS ONE doi:10.1371/journal.pone.0059310March 27, 2013 Bacterial Communities Associated with the Surfaces of Fresh Fruits and Vegetables (Visuel © Rémy MASSEGLIA – Fotolia.com)
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