L’avenir du hamburger

Publié le 28 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Des sandwichs à perte de vue. Cauchemar pour certains, rêve pour d’autres, le Sandwich and Snack Show plus communément appelé Salon du sandwich ouvrait ses portes le 20 et 21 mars dernier au Parc des expositions Porte de Versailles. L’occasion de faire l’état des lieux des mets favoris des Français. Mais surtout de voir à quoi ressemblera le monde du Snack les années à venir.

Rendez-vous incontournable des professionnels et des particuliers, le Salon avait un goût de diététique et d’écologie. Si, en effet, ce sont les deux principales préoccupations actuelles, les principaux acteurs de la branche n’en oublie pas l’essentiel : le hamburger. Alors qu’aux Etats-Unis la tendance est à la surenchère avec des menus King-Size, des hamburgers de 1500 grammes aux quelques 8000 calories vendus sous le nom de « quadruple-pontage » dans un fast-food de Phoenix, en France la mode culinaire tend plutôt vers des portions raisonnables.

C’est le cas de Derrien et Fils, une société française qui propose plusieurs sortes d’emballages. Car le sandwich, avant le goût, c’est surtout la vue. Exit les banales boîtes en cartons carrées ou rectangulaires. Aujourd’hui, mais surtout demain, ce sont les barquettes en bois, en osier ou en bambou qui feront fureur dans tous les snacks, de grandes ou de petites tailles. D’ailleurs ce ne sont plus des emballages mais des écrins. Et à l’intérieur de cet écrin, pas de diamant mais un hamburger bien gardé du monde extérieur et des tentations. Pas pour très longtemps puisque le hamburger du futur est appétissant. Les industriels font l’effort d’une belle présentation, d’un joli packaging, mais le hamburger en lieu même n’est pas mis de côté.

D’une part, les formes sont recherchées, travaillées. Les simples triangles ou cercles laissent place à des formes inhabituelles mais harmonieuses. Ainsi, les étalages des stands présentent des hamburgers tout en longueur, en forme de losange. Les tailles aussi changent. La disproportion n’est plus de mise, au contraire, ce sont les petits formats qui remportent aujourd’hui les suffrages. Plus pratiques, plus conditionnés pour des cocktails ou pour une alimentation moins grasse et plus diététique, ces sandwichs représentent le futur.

Et à l’intérieur ?

Dans un monde où l’obésité est un fléau reconnu de tous, le Fast-Food – tant décrié- doit se renouveler. C’est en tout cas ce à quoi aspire de nombreux industriels et artisans français. Trois tendances resurgissent. D’un côté, la cuisine des grands chefs s’intéresse de plus en plus à ce met tant apprécié. Cuisiné à toutes les sauces, avec des aliments nobles comme le foie gras, la truffe ou le magret, cette tendance correspondant cependant à une infime partie des potentiels clients. Effectivement, ces clients sont attirés par le côté pratique du hamburger, parfait pour la pause déjeuner. L’entreprise hexagonale d’agro-alimentaire Charal tente d’ailleurs d’exploiter ce filon. Dans les années à venir, la marque au taureau veut envahir les cafétérias, les bureaux, les gares et les aéroports de leur distributeur de sandwich sous vide. Leur devise est clair : « Savoureux-Rapide-Pratique-Nomade ». Un leitmotiv est dans l’air du temps, toucher le plus de personnes possibles est leur but. Acheter un hamburger comme on achète une canette dans un distributeur sera donc bientôt possible partout en France. Il suffira d’insérer une pièce de deux euros, de réceptionner le hamburger choisi, de le faire réchauffer au micro-onde et enfin de le déguster. Si les qualités gustatives et nutritionnelles sont bien moins intéressantes que celles d’un hamburger du chef Thierry Marx (présent sur le Salon) par exemple, l’important pour la plupart sera l’effet de satiété.

Enfin, la troisième et ultime tendance du hamburger est à l’internationalisation des produits. Dans les rayons du Monoprix du coin ou de la grande surface, le consommateur trouvera facilement des saveurs du monde entier. Du dépaysement dans un hamburger, c’est possible. De l’Inde avec un burger Poulet-Curry à la Turquie avec un hamburger goût Kebab en passant par les États-Unis et un hot-dog, le tour du monde culinaire est à votre portée. Vous l’aurez compris, le hamburger n’est pas prêt de disparaître. Alors, tant mieux ou tant pis ?