elle est plus étroite qu’une niche.
D’ici à là-bas. Pierre, arbre, maison,
je bricole. J’arrive en avance, en retard.
Parfois pourtant quelqu’un arrive,
et ce qui est, soudain se déploie.
La vue d’un visage suffit, une présence,
et les papiers peints se mettent à saigner.
Suffit, oui, une main suffit
quand elle remue le café
ou «se retire après les présentations»,
suffit, pour oublier l’endroit,
la rangée de fenêtres sans air, oui,
pour qu’en rentrant la nuit dans notre chambre
nous acceptions l’inacceptable.
János Pilinszky (1931-1981) – Éclats (Szálkák, 1972) – Traduit du hongrois par Lorand Gaspar et Sarah Clair