Sous la poussière il retrouve
L’ardoise d’enfance fêlée
Avec les griffures intactes
Proclamant sa détresse d’être
Celui qui toujours demeure
Au seuil du monde déchiffrable
Dans l’attente d’une aveuglante
Révélation ou d’un anéantissement
Rien n’a changé
Tout continue de se refuser
Là derrière
Pierre Silvain, Les Chiens du vent, Encres et pastels de Jean-Claude Pirotte, Cadex éditions, 2002, p. 62.
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La traversée des grands lacs peut s’accompagner d’un sentiment infini de perdition lorsque le bateau avance comme à l’estime dans un milieu indifférencié que ne partage aucune ligne d’horizon. C’est une matière sans consistance, un composé d’eau, de brume et de silence, d’un gris opaque. L’esprit que ne borne plus rien s’emploie à occulter ce vide.Par des fantasmagories, des simulacres, un de ces leurres, tels que ceux dont on avait usé, selon les chroniques de l’époque, pendant le voyage en Crimée de Catherine la Grande. Sur son passage étaient dressés des panneaux de planche et de toile sur lesquels avaient été peints des villages, des champs, des troupeaux, des forêts, afin que lui fût dérobée la réalité du désert.
Pierre Silvain, Fleuves, canaux et lacs avec Pouchkine, dans Petites proses voyageuses, avec des lavis de Colette Deblé, Cadex éditions, 1998, p. 21.
contribution de Tristan Hordé
lire la note de lecture de Julien Letrouvé, colporteur
Bio-bibliographie de Pierre Silvain
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