A l’origine de ce blog, je n’avais aucune autre ambition spécifique que d’extraire des tréfonds de mon cerveau malade des réflexions qui me hantaient depuis trop longtemps, et ce à des fins de salubrité publique afin que s’éloignent le spectre d’une arrestation pour exhibitionnisme en milieu scolaire ou celui de me retrouver scénariste de la 2ème saison des Chtis à Las vegas. J’étais loin d’imaginer avoir une quelconque utilité éducative, ne parvenant pas à éduquer moi-même correctement mes propres enfants, ni mes attributs capillaires, ni même mon hamster de combat (oui, la version « chien » était trop contraignante)
Doit-on définitivement tourner le dos à la pédagogie à cinq doigts ?
Le concept de pédagogie à cinq doigts, popularisé dans les années 80 par un pédopsychiatre et philosophe français célèbre, j’ai nommé… mon père, aka « le roi de la baffe en revers », relevait d’une longue tradition familiale ayant largement fait ses preuves en matière d’éducation. Elle avait un temps été supplantée par une doctrine concurrente dite « du manche de martinet » qui s’était rapidement essoufflée du fait d’une disparition chronique et inexpliquée desdits martinets dès qu’ils pénétraient durablement le domicile familial. Livrés à eux-mêmes et à Gulli, les nouveaux parents ne semblent plus pouvoir compter sur les bonnes vieilles recettes de la règle en fer et de la cuillérée d’huile de foie de morue du matin pour obtenir respect et obéissance de hordes de petits monstres mettant à profit le temps scolaire pour torturer les enseignants et les mercredis et week-ends pour tourmenter le reste du monde. Et entre les bons conseils du docteur Rufo et le cercle des féministes disparues des Maternelles de France 5, les parents s’en remettent donc…au blog de votre serviteur pour enfin trouver une alternative à la pauvre Françoise Dolto, cent fois retournée dans sa tombe d’avoir dû assumer publiquement la personnification de ses principes éducatifs sous les traits de Carlos. C’est donc avec des demandes telles que « dessin animé éducatif sur les gros mots » ou encore « quelques dessins animés d’higiène pour les enfants »* que les parents arrivent sur mon blog et tombent sur une ode à la mauvaise éducation des nourrissons ou un article réclamant le retour des dessins animés des années 80. Pas sûr que je leur sois d’un grand secours…
Comment se créer rapidement un réseau virtuel d’obscènes et de débiles moyens
Au grand hit parade de mes élucubrations les plus demandées figure, largement en tête, un billet commis sur le rapport entre représentation sexuelle de la femme et automobile que j’avais sobrement intitulé « Faut-il mettre des filles à poil pour vendre des bagnoles ? » Je mesure aujourd’hui combien le web francophone est peuplé d’individus ayant définitivement basculé du côté obscur de la misère sexuelle comme dans un lieu-dit du Loir-et-Cher, où les chèvres redoutent encore l’instant où leurs pattes arrières se retrouveront bloquées dans les bottes du garçon de ferme. J’ai donc régulièrement droit à de simples « filles à poil » comme source principale de trafic ou bien à de plus complexes « le sexe de l’homme en berne en porno » dont on peut se demander si l’internaute cherche un porno POUR ou AVEC un homme au sexe en berne. Sentant le pouvoir de quelques mots simples liés à la dépravation sur la qualité de mon référencement (oui, je sais, je dispose d’un instinct numérique très au dessus de la moyenne), j’ai même poussé le vice jusqu’à écrire « porno » dans un titre de billet ! Ouhhh ! C’est mal… Et à force d’écrire n’importe quoi, je suis même parvenu à attirer la fine fleur des dépravés sexuels français, belges, suisses et québécois sur mon modeste espace. Je me suis fait une petite communauté de délinquants sexuels en puissance dont je ne suis pas peu fier. Si Interpol cherche ses petits, donnez-leur mon mail, c’est moi qui les ait !
De l’intelligence supérieure du pingouin (de Google)
D’une manière générale, en habitué du phrasé de demeuré qu’on trouve couramment sur le web, je dispose d’une compétence suffisante pour déchiffrer le sens de la majorité des requêtes qui finissent dans mon escarcelle. Mais franchement, il y a des jours où je suis contraint de reconnaître l’immense supériorité de l’alcidé de google. Il est ainsi capable de décrypter « porno home idone sa famme »* pour induire que l’internaute blotti dans le noir face à son pc, en mal de plaisirs solitaires, et ayant déjà pris le soin de disposer le rouleau de sopalin à portée de main, recherche en fait une vidéo de pratiques échangistes à tendance voyeuriste. D’autres chercheurs web de l’extrême sont plus circonspects, se contentant d’un « donc les femmes apoil »* ou « abonnement playboy » auquel j’ai également consacré quelques lignes (bon ok, un article entier). Je me dis qu’une fois qu’il a lâché son pingouin aux trousses des sept millions trois cent dix mille résultats et trois liens sponsorisés, il doit bien se marrer une demi-seconde, monsieur Google, derrière son écran, avant d’afficher les réponses.
Mais il est des petits moments de grâce dans la vie du blogueur où un internaute béni des dieux fixe dans la barre de requête l’exacte réplique de la pensée de l’auteur. Comme s’ils étaient liés l’un à l’autre par un fil numérique ténu et invisible dont la force créatrice entraîne dans son tourbillon ces deux êtres jusqu’à la symbiose parfaite. Ce fut mon cas lorsqu’un beau soir de novembre 2012, à 22h34, à l’autre bout du monde, mon alter ego exprima ainsi sa requête : « la loi autorise les vendeuses à être topless à liverpool, mais uniquement dans les magasins de poissons tropicaux » ! Je sais depuis que mon double existe et qu’il m’attend quelque part en Nouvelle Calédonie.
Et vous c’est quoi vos meilleures requêtes ?
* les requêtes n’ont subi aucune modification orthographique afin que vous goûtiez pleinement la créativité très au dessus de la moyenne de mes visiteurs préférés.