Or, bon nombre de ces rejets ne sont pas justifiés et résultent en une perte de chiffre d'affaire stupide. Pour le spécialiste de la sécurité en ligne 41st Parameter, la cause principale de cette situation est l'absence d'information : faute de connaître la personne qui est en train de passer commande, le commerçant est contraint de considérer chaque client comme un fraudeur potentiel. Et la solution devient alors évidente : il "suffit" d'identifier l'internaute et d'évaluer son niveau de risque pour aborder la transaction en cours avec confiance (ou, au contraire, pour confirmer le danger).
C'est exactement ce que propose la startup avec sa nouvelle offre TrustInsight. Celle-ci combine 2 composantes essentielles : une technologie de reconnaissance d'appareils et un réseau, de commerçants, de banques, d'émetteurs de cartes et autres acteurs des paiements. La première, issue de l'activité historique de 41st Parameter, va tout simplement permettre d'identifier l'utilisateur et le "reconnaître" lorsqu'il navigue sur les sites des partenaires. Le réseau, quant à lui, sert à suivre l'activité de l'internaute et à constituer ainsi son profil comportemental pour en dériver un niveau de risque.
En pratique, lorsque le client parvient sur la page de paiement d'un site marchand où il n'a jamais réalisé d'achat, la solution va le reconnaître grâce à l'empreinte de son navigateur (entre autres). A partir de cette identification, son "score de risque" ("TrustScore"), basé sur son historique global de e-consommateur (collecté au fil du temps par le réseau de TrustInsight), est mis à disposition du e-commerçant, qui peut alors faire le choix d'accepter ou non la transaction en toute connaissance de cause. Le client inconnu devient connu !
Indispensables au fonctionnement du dispositif (qu'il est tout de même exagéré de qualifier de "crowdsourcing"), les participants au réseau ont un intérêt évident à travailler avec 41st Parameter car tous bénéficient directement (et financièrement) de l'augmentation du volume de transactions abouties. Et, pour la jeune société, le modèle est particulièrement vertueux puisque l'acquisition de nouveaux clients est aussi un moyen d'approfondir sa connaissance des internautes.
Séduisante sur le papier, la solution TrustInsight souffre cependant d'un défaut peut-être rédhibitoire : en "pistant" les internautes au fil de leurs achats en ligne (et même si la collecte des données respecte les principes de respect de la vie privée), elle va probablement souffrir d'une image très intrusive qui risque de conduire à un rejet sans appel par les consommateurs. Sans même évoquer les problèmes que soulèveront les inévitables erreurs de score et autres anomalies d'identification...
Dans ces conditions, il est difficile de voir un avenir radieux pour TrustInsight. Peut-être faudra-t-il encore décliner les éléments technologiques (et d'usage) retenus, résolument intéressants, pour en faire une solution réellement viable...