Auteur, comédienne, réalisatrice,
Lise est Martin est un auteur apatride. Elle est certes née en Bougogne . Elle y est née par hasard d’un père réfugié politique espagnol et d’une mère d’origine anglaise.
Après un master d'études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle, elle a suivi un parcours de comédienne, et de réalisatrice.
Aujourd'hui, elle se consacre à l'écriture, elle signe des pièces de théâtre, des scénarii, des livres pour enfants et des nouvelles. Elle fut boursière de la fondation Beaumarchais pour un court-métrage La Chambre d'amour, récompensé dans plusieurs festivals. Pour la jeunesse, elle a publié, Azaline se tait (Lansman), Pacotille de la Resquille (éditions de La Fontaine) Au- delà du ciel ( Editions théâtrales).
Elle a aussi publié aux éditions Crater : Zones rouges, Abri-bus (pièce pour laquelle elle a obtenu une bourse du CNL), Confessions gastronomiques, L'Inspecteur La Guerre, Confessions érotiques…
Elle fut la lauréate de la villa Mont-Noir pour l'année 2001/2002.
Terres ! est éditée aux Editions Lansman ainsi que Pablo Záni.
Après avoir passé mon enfance et mon adolescence dans une France très provinciale, je me suis échappée à la capitale. Je suis devenue comédienne, puis assistante à la mise en scène et enfin réalisatrice tant à la télévision (documentaires) qu'au cinéma (courts-métrages). Tout au long de ce périple, j'écrivais sans trop oser le revendiquer. Et puis un jour, un petit coup de pouce du destin m'a fait basculer dans l'écriture. Depuis, je navigue entre plusieurs genres, scenarii, contes, nouvelles, mais surtout le théâtre !
Je ne fais qu’écrire.
Je tente de raconter le monde comme il va, sans oublier d’en rire.
On me demande souvent pourquoi j’écris du théâtre. J’écris du théâtre pour que l’écrit s’incarne, pour que la solitude soit vaincue. J’écris pour les metteurs en scène et les acteurs. Quand un acteur s’accapare les mots d’un auteur, cela n’a rien à voir avec les phrases silencieuses que profère n’importe lequel des personnages du plus grand roman qu’on puisse lire. La voix de l’acteur, son phrasé donnent vie aux mots, rendent présent le monde inventé par l’auteur qui n’a plus besoin de le décrire. L’écriture théâtrale est présence, partage, elle résonne pour le plus grand nombre.
Et même si l’on peut trouver belle l’écriture d’une pièce, elle ne sera théâtre que lorsque, après ce rêve éveillé dans la pénombre d’une salle, on entendra les applaudissements ( ou les sifflets pourquoi pas) de ces gens vivants qu’on nomme spectateurs.
J’écris pour ceux qui, dans la lumière, vont se confronter aux hédonistes de la nuit. Je tiens compte de l’espace, du son, du mouvement des territoires des uns et des autres, du corps des acteurs, des timbres de voix, pour ce qui fait la vie et qui rejette bien loin tous les discours/prétextes à surtout ne pas incarner. Et puis…si les metteurs en scène qui montent mes pièces et les acteurs qui les jouent ont le sentiment de dire leurs propres mots c’est parce que je travaille pour eux.
Le théâtre est mon outil, je le pense subversif, engagé et libre.
Lise Martin
scénario
La Chambre d'amour (1995) ++
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théâtre
Terres! (2008 - 2009) ++
Chronique d'un KO debout (2006) ++
Azaline se tait (2001) ++
L'Inspecteur Laguerre (2001) ++
Abri-Bus (2001) ++
L'Homme orange (2000) ++
Loki (2000) ++
L'Homme coing (2000) ++
Abandon (1999) ++
Adoption (1999) ++
Séparation (1999) ++
Une Vie de baleine sans une goutte de lait (1997) ++
Au delà du ciel ++
Pacotille de la Resquille ++
L'homme orange
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une jeune femme entre
Depuis 10 ans je fais le même trajet, Hérouville/Stains. e prends le train de 7h12.
Depuis 10 ans je me dis que la vie doit être ailleurs. Mais bon.
Je croise toujours les mêmes personnes.
On ne se dit jamais bonjour.
Je trouve ça plutôt bien.
Un temps
Je passe environ deux heures avec des gens que je reconnais mais que je ne connaitrai jamais. Un e grande majorité lit, essentiellement des revues et des magazines de télé, certains sont plongés dans les affres des mots croisés, fléchés… je déteste ça.
Moi, dans un train, je ne peux rien faire d’autre que de rêver.
J’imagine la vie des gens. Je les observe.
Depuis 6 mois, il y a un type qui me plaît.
Séduire à 7 heures du matin, il faut se coucher tôt.
J’ai tout fait. Une tenue nouvelle par jour. Des coiffures différentes ; je suis passée du blond platine au roux flamboyant. J’ai essayé tous les parfums de la terre. Je lui ai écrasé les pieds. Je l’ai bousculé. Rien.
C’est long 6 mois.
Un temps
Il fallait que je trouve quelque chose de plus subtil ou de plus original.
Un temps
Un lundi soir, j’ai eu une idée.
J’ai décidé de faire une sorte d’inventaire par écrit.
Dans un petit carnet vert pomme.
Ca commençait comme ça :
Il en va des hommes comme des fruits.
Raoul était un homme banane. Lourd à digérer. Sa chair blanchâtre était recouverte d’une peau constellée de dizaines de grains de beauté.(…)Quand enfin je les ai eu comptés, je l’ai quitté. La banane est un fruit à consommer tout de suite, sinon il se gâte. Aussitôt cueilli, aussitôt avalé. Avoir un homme banane en guise de mari c’est idéal. J’avais cru comprendre que sa femme l’adorait. Pensez, un homme consommable de suite ! Le côté toujours prêt de l’homme banane peut plaire comme amant c’est étouffant. Trop nourrissant. Un bon amant ne doit pas être une repas complet. Il doit nous laisser sur notre faim. L’homme banane s’est décomposé lorsque je lui ai fait part de mon écœurement, voire même de mon indigestion.
L’homme poire…
Lhomme coing…
L’homme melon est bon…
L’homme litchi est asiatique. Petit avec un gros noyau.
L’homme cerise. Ha ! L’homme cerise est un Don Juan…
L’homme orange n’aime que les garçons.
(la suite demain)