Depuis quelques mois, la préfecture de Fukushima égrène tristement les annonces de nouveaux cancers de la thyroïde découverts chez ses enfants. Nul n'est en mesure d'affirmer s'ils sont liés à la catastrophe qui s'est déroulée il y a deux ans.
Contrôle de radioactivité sur une mère et son enfant, à la préfecture de Fukushima, cinq jours après la catastrophe, en 2011. (AFP KEN SHIMIZU)
Trois cas diagnostiqués, sept autres suspectés. Mais la thyroïde, cette glande située au niveau de la gorge, a pour particularité de concentrer l'iode radioactif libéré en grande quantité lors des accidents nucléaires, ce qui peut provoquer à terme des cancers. Et les enfants, dont la thyroïde est en pleine croissance, sont les premiers touchés par cette contamination.
L'ennemi invisible
À Tchernobyl, vingt-six ans après, pas moins de 7 000 cancers de la thyroïde sont ainsi imputés à la catastrophe. Faut-il s'attendre à une même explosion des tumeurs dans la préfecture de Fukushima ?
Dans un rapport publié fin février, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu une hausse du risque dans les zones les plus contaminées. La plus élevée concerne les filles exposées au stade du nourrisson, dont la probabilité de contracter une tumeur à la thyroïde augmenterait de 70 %. Elle passerait de 0,75 % en temps normal à 1,25 %. Autrement dit, ce type de cancer étant rare et les populations concernées restreintes, la hausse pourrait bien rester inaperçue. Greenpeace fustige l'OMS, jugeant qu'elle « sous-évalue honteusement » l'impact des radiations.
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