Datant du IX ème et X ème siècles.traduit du texte latin des « Miracles de Saint Taurin »
Une femme aveugle qui habitait de l'autre côté de la Seine fit un jour un songe : elle devait faire don à Saint Landulfe du grenier qu'elle venait de faire construire pour engranger ses récoltes, et ce don servirait à l'édification de l'église de Saint Taurin : elle se mit aussitôt en devoir de le remplir. Dès que les hommes de l'abbaye traversèrent la Seine avec leur chariot, elle recouvra la vue.
Une autre fois, un homme bien connu dans la région donna à l'abbaye de Saint Taurin son meilleur boeuf. Mais son fils s'était mis en tête de garder pour lui cet animal et de faire un échange. Alors, comme il franchissait la rivière voisine sur un pont très élevé, il tomba devant lui et mourut noyé.
À la même époque, un clerc du nom de Framigaire avait reçu en don une ruche. Comme il voyait que les abeilles mouraient, il transféra dans une autre ruche celles qui avaient survécu. Ayant obtenu de la cire, il fabriqua un cierge et en fit don à l'abbaye de Saint-Taurin. C'est alors que survint une chose étonnante : dès le lendemain, un dimanche, un essaim d'abeilles s'installa chez lui, d'où il tira plus tard une grande quantité de miel.