Les péripéties de McDonald’s au Brésil

Publié le 27 mars 2013 par Edelit @TransacEDHEC

Les péripéties de McDonald’s au Brésil

Aussi étrange que cela puisse paraître, le Brésil est le seul pays qui compte plus de restaurants à lui tout seul que l’ensemble des pays occidentaux, Etats-Unis mis à part. Pourtant le géant américain voit son image se dégrader du fait des conditions de travail de ses employés.

Des plaintes toujours plus nombreuses

Dernièrement, la police fédérale brésilienne a déclaré qu’elle menait une enquête sur les conditions de travail dans les restaurants McDonald’s suite à des plaintes selon lesquelles le fast-food était un lieu d’esclavage moderne. Il y a deux semaines, une jeune femme de 17 ans crée la polémique en arguant qu’elle n’avait reçu aucun salaire bien qu’elle ait travaillé à São Paulo pendant 8 mois. La direction de l’établissement trouvait toujours une bonne excuse pour ne pas lui verser le montant du. Selon les syndicats, cette affaire devrait permettre « de prouver que cette forme d’esclavagisme est systémique chez McDonald’s, du moins au Brésil. ». Il faut dire que le nombre de plaintes déposées contre le géant ne cesse d’augmenter : 1 790 plaintes ont déjà été déposées dans le seul Etat de São Paulo. Ces plaintes regroupent aussi bien les licenciements de femmes enceintes, la non-rémunération des heures supplémentaires  que des rémunérations inférieures au salaire minimal. Le magazine d’information Brasil de Fato avance que si McDonald’s s’en est tiré jusqu’ici, c’est parce qu’il engage surtout des jeunes issus de milieux défavorisés, qui ont peu d’expérience et surtout ne connaissent pas leurs droits.

Nourrir sainement ses employés ?

McDonald’s a fait l’objet d’accusations répétées pour son incapacité à nourrir correctement ses employés. La loi au Brésil oblige les employeurs à prévoir des repas « sains et variés » pour ses travailleurs. Cela se fait généralement par le biais de tickets-restaurant qui leur donnent la possibilité de choisir ce qu’ils mangent. L’année dernière, un tribunal spécialisé dans les litiges liés au droit du travail à Pernambuco a ordonné à l’entreprise américaine de payer 15 millions de dollars de dommages et intérêts à ses employés – le McDonald’s avait interdit aux employés d’apporter leur propre repas les obligeant à consommer des hamburgers.

Des accords sont en marche

Même si aux États-Unis, McDonald’s n’est pas vraiment réputé pour les paies mirobolantes qu’ils versent à leurs salariés, au Brésil, l’entreprise semble avoir une forte tendance à contourner les lois du travail pour limiter au maximum ses charges d’exploitation. Pourtant, ils facturent leur Big Mac 35 % plus cher. Mais les choses pourraient bien enfin changer. L’année dernière, le syndicat et McDonald’s ont signé un accord collectif à São Paulo – où le coût de la vie est plus élevé qu’à New York – afin d’établir des horaires fixes, définir clairement les tâches de chacun et fixer un salaire minimum de 384.63 dollars pour une semaine de 44 heures [296 euros]. De plus, le géant du fast-food devra financer des campagnes publicitaires pour informer ses salariés de leurs droits.

Mais McDonald’s demeure très critiqué

L’entreprise vient d’être condamnée à une amende de 1.3 million d’euros. Motif : les jouets contenus dans les Happy Meals encourageraient les jeunes à adopter de mauvaises habitudes alimentaires. Mais ce n’est pas la seule attaque à l’encontre des jouets. A São Paulo, la Fondation pour la Protection et la Défense du Consommateur a imposé une amende à la chaîne car elle « encourage la formation de valeurs faussées ». En effet, les jouets servent à attirer les enfants pour leur vendre des repas. McDonald’s dément ceci, les jouets peuvent être achetés séparément des menus pour enfants. Si le succès de McDonald’s n’est pas encore remis en cause, le géant américain se voit confronter à de plus en plus d’amendes qui pourrait lui faire regretter un tel investissement sur le sol brésilien.
Anne Vibert