Les hommes gays et bisexuels sont plus sévèrement touchés par le VIH que n’importe quel autre groupe. Mais, cette étude de l’Université de Michigan constate que la majorité des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) établissent, au cours de leur relation de couple, un « accord sexuel » avec leur partenaire, un agrément qui pourrait contribuer à prévenir la propagation du VIH et d’autres IST au sein de la communauté. Cependant, aujourd’hui, selon l’étude, seuls 57% de ces couples respectent ces accords. Principales conclusions dans l’édition du 20 mars du Journal of Sexual Research.
D’où l’importance d’un agrément sexuel au sein des couples gays pour limiter le risque d’infection à VIH. D’où l’importance de ces nouvelles données qui permettent de mieux cerner à quel moment dans la relation intervient cet accord qui réside dans le fait de discuter de sa séropositivitéet de se mettre d’accord, au sein du couple, sur les comportements sexuels « autorisés » pour chaque partenaire et les modes de prévention adoptés.
Les couples HSH discutent de leur séropositivité : Peu d’études avaient déjà recueilli ce type de données et cette étude transversale, menée auprès d’un échantillon de 361 couples d’HSH a recueilli ses données par voie électronique à travers les États-Unis via Facebook. Les résultats révèlent que, majoritairement, les couples HSH discutent de leur séropositivité avant d’avoir des relations sexuelles anales non protégées mais lorsqu’ils établissent un véritable agrément, le font, en général, peu de temps après avoir eu une première relation sexuelle anale non protégée :
· Environ la moitié des couples (n = 207/361) sont d’accord sur le fait de « passer » un accord,
· 58% sont d’accord pour discuter de manière explicite les termes de leur accord,
· 84% sont d’accord pour avoir le même type d’accord,
· 54% seulement des couples parviennent à l’adhésion des 2 partenaires,
· mais, une fois l’accord conclu, 80% le respectent.
Ces accords sont très variables, précisent les auteurs, et incluent tous types de comportements sexuels. Cependant l’adhésion des 2 partenaires ou la concordance des règles appliquées par chaque partenaire reste très variable. Les auteurs se permettent donc de suggérer aux couples d’HSH d’être explicites, au maximum, lors de l’établissement de leur accord. Les auteurs ajoutent que les comportements sexuels « autorisés » et les raisons de rupture des accords, identifiés dans leur étude, engagent à renforcer encore la prévention du VIH chez les couples gays.
Conclusion, si la majorité des hommes gays déclarent établir, dans leur relation avec leur partenaire, un « accord sexuel », si cette initiative semble prometteuse pour prévenir la propagation du VIH, seul un couple sur 2 parvient à se mettre vraiment d’accord. Jason Mitchell, co-auteur de l’étude et professeur à l’École des sciences infirmières de l’UM conclut qu’en tant qu’intervenant de Santé publique, « nous devons encourager les couples homosexuels à avoir des discussions plus honnêtes et plus explicites lors de l’établissement d’agréments sur leur sexualité « . Ce type d’accord, ajoute-t-il peut aussi contribuer à renforcer la relation…
Source: Journal of Sexual Research DOI:10.1080/00224499.2012.727915 20 Mar 2013 Characteristics and Allowed Behaviors of Gay Male Couples’ Sexual Agreements