Allez, je vous propose de nous poser un peu et d’arrêter de faire de la politique de combat. Je sens bien que ces histoires de « salopards », que ces accusations d’« antisémtisme », vous gonflent autant que moi. Je veux vous parler de nos amitiés, parce que le congrès du Parti de Gauche a été pour moi l’occasion de moments forts, d’un point de vue humain. Et la vie me l’a rappelé pas plus tard que ce matin. Sur facebook, Cath a posté une photo d’Alain Bousquet, que j’ai déjà eu l’occasion de mentionner ici, et moi ensemble, complices, souriants.
Cette photo m’a beaucoup touchée parce qu’Alain, c’est un pote, un vrai. Nous nous connaissons peu, lui entre Bordeaux et Villenave-d’Orvon ; moi entre Paris et Montreuil. Nous nous sommes découverts durant la campagne des présidentielles, au fil des meetings, souvent au service d’ordre. Il était avec sa « bande » de gars bien, que j’ai appris à aimer aussi : François, Jean-Michel, entre autres ; Jeff aussi. Alain et moi, comme nous disons entre nous, nous ne sommes pas nés du même côté du manche du piolet. Mais, ensemble, nous avons fini par poser sur la table que nous avons bien des choses en commun, sur le parti mais aussi sur la vie. Du coup, on s’en fout que nos visions du casting divergent, si tant est que cela est quelque importance - en vrai. Alain, il s’est décarcassé comme pas un – avec les équipes d’orga et du SO – pour que nous, délégués capricieux et caractériels – des sales gosses mal élevés – puissions travailler correctement.
Il y a cette autre photo : la table des blogchéviks. On nous y voit avec Syd, le génial Nicolas dont j’ai déjà loué les mérites dans ces colonnes, Arthur Fontel – il manque Gauche de combat et il me manque - et Daniel Fleury, avec lequel j’ai eu le plaisir de prendre un petit déjeuner le dernier dimanche. Sacré bonhomme que ce Daniel, militant de la Gauche unitaire à Angers, ville où j’ai quelques attaches depuis des années. Avec Daniel, on se lit régulièrement – via nos blogs -, on échange quelques fois sur facebook. Pour une fois, nous avons réussi à partager, de visu, pendant près de trois quarts d’heure. C’était au petit-déjeuner. Nous en parlions hier encore, avec Syd – mon Syd !, ce miracle de l’amitié sans cesse renouvelé -, en nous faisant la réflexion que ces rencontres nous ouvrent sacrément le cœur et l’esprit. Faut le dire, ce qui nous enrichit, les gens comme nous, dans le fond, c’est l’altérité.
C’est comme avec mi hermanito, représentant patenté de la Ière Internationale au Parti de Gauche. Nous nous côtoyons depuis… 2006. Au départ, tout devrait nous opposer : lui anar, moi stal. Deux grandes gueules, les nerfs à vif, l’émotion en étendard : tout était posé pour qu’on ne puisse pas se saquer, comme deux soleils noirs se confrontant. Perdu ! Autant que Silvère, mon webhamster, il fait partie de mes repères ; de ces gens qui peuvent finir la phrase que j’ai commencée, comme je peux conclure les leurs les rares fois où ils s’interrompent en cours de route. Ce, alors que nous venons d’horizons pour le moins différents…
Avec Franck, que j’étais ravi de voir siéger à la tribune du congrès – vous ne pouvez pas savoir à quel point – tant mon ami, discret, acharné au labeur, taiseux, reste dans l’ombre, tout orienté à faire avancer les jeunes camarades qui ne demandent qu’à émerger. Franck ne finit pas mes phrases, je ne termine pas les siennes. Il dit mes phrases. C’est hallucinant de savoir que j’ai un camarade, mais surtout un ami, avec lequel je ne me suis jamais engueulé. Avec qui la complicité, nourrie d’heures d’échanges, est telle que nous n’avons plus besoin de nous parler pour être d’accord sur la place de la virgule, quel que soit le sujet dont nous parlons.
Je veux prendre le temps de parler d’Humbert, infatigable et essentiel rouage du site du Parti de gauche, avec lequel j’échange peu la plupart du temps. Et que j’ai eu – enfin – le plaisir de saluer ! Merci pour tout ce que tu fais ami.
Et puis, il y a Arthur, Benoît, Pierre et Pierre. Avec Arthur, des fois, nous nous faisons peur, nous nous le disons et nous éclatons de ce rire franc des gens heureux. C’est bien mon fils. Je ne peux pas dire grand-chose de plus, sans que nos pudeurs respectives en souffrent. Et des rencontres magnifiques, des intelligences qui me stimulent et m’émeuvent. Cette petite bande ira loin, portée autant que déclenchant less marées humaines du Parti de Gauche. Ce sont mes amis et je suis heureux de cheminer à leurs côtés, me demandant parfois, comme le fait l’Ibère, si je les mérite. En fait, à ce congrès, il m’a manqué, essentiellement, deux personnes : Riva, parce que c’est elle et qu’elle le sait, et Antoine Foti.
C’est donc cela aussi, la politique. Des ami-e-s, des vrai-e-s. Des gens qui prennent une place dans mon cœur qui me remplit de vraie joie. Des gens qui me rendent, je le dis sans fard, meilleur. Et je leur en suis vraiment reconnaissant.
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Bonus vidéo : Franz Ferdinand « All My Friends »