Le passé vient donc frapper à la porte des deux hommes, l’un fuyant son quotidien tout tracé et l’autre vivant en marge de la société. À coups de flashbacks, Nicolas Wouters revient intelligemment sur cette période qui a lié (et éloigné) ces deux personnages que tout semble pourtant opposer. Le lecteur est alors pris dans un tourbillon d’insouciance et de liberté, fait de blousons en cuir, de concerts punks, de bastons gratuites et de sexe dans des sous-sols délabrés. Il découvre alors la vie que l’un a choisie et que l’autre a toujours envié, avec au milieu une amitié de longue date… et finit par se poser la question : lequel des deux a réussi sa vie ?
Visuellement, le trait nerveux de Mikaël Ross fait des merveilles. Alternant des aquarelles plus calmes et des cases qui laissent éclater une violence rageuse le temps d’un pogo ou d’une bagarre, il accompagne brillamment le mal-être de l’un et l’énergie punk de l’autre. Alliant beauté et dynamisme, il installe une atmosphère envoûtante et se place au diapason de cette histoire qui se passe du coup volontiers de textes.
Servie par les éditions Sarbacane, cette première BD des auteurs est une bien belle réussite que vous pouvez d’ailleurs retrouver dans mon Top de l’année.