Un objet horloger d’une très grande importance, jusqu'alors inconnu, a récemment été découvert. Il s’agit du premier chronographe jamais réalisé, appelé également compteur de tierces par son auteur : Louis Moinet. Les poinçons identifiés sur le fond du boîtier permettent d’affirmer que le précieux objet fut entrepris en 1815 et terminé en 1816. L’extraordinaire compteur est d’une conception tout à fait originale et novatrice… le reflet génial d’un homme en avance sur son temps.
Chronographe Compteur de tierces - 1816
Dès le 19ème siècle, les horlogers tentent d’améliorer la précision de leurs mécanismes. La recherche de la précision absolue fait partie intégrante de la science horlogère. En 1820, il est admis que l’étalon de mesure le plus précis est le dixième de seconde. Dès lors, le compteur de tierces représente l’instrument le plus précis de son temps, avec une exactitude six fois supérieure à la référence précédemment connue. Une mesure du 60ème de seconde hissant Louis Moinet au Panthéon des pères de la chronométrie.Selon ses propres paroles : " … J’étais venu à Paris en 1815 uniquement pour y composer et faire un compteur des tierces. L’exécution difficile et rarement tentée de cet instrument dont la composition était neuve, a très bien rempli mon but … . Extrait des lettres manuscrites de Louis Moinet, 1823.Le mécanisme du chronographe bat à 216.000 vibrations par heure (30 Hz), une fréquence absolument inconnue en ces temps-là. Pour mettre les choses en perspective, la fréquence habituelle d’une montre moderne est de 28.800 vibrations par heure (4 Hz). Louis Moinet, pionnier de la haute fréquence, attendra exactement un siècle avant de voir à nouveau, une montre vibrer sur le même taux de mouvements cité plus haut.Hommage…Les grands hommes sont souvent les plus modestes. C’est le cas de ce Monsieur, considéré par ses pairs comme l’un des plus grands horlogers de tous les temps.Louis Moinet naît à Bourges, en 1768. Au collège, il se fait remarquer par sa grande facilité d’études et remporte haut la main les premiers prix des concours de l’époque. Écolier il se passionne déjà pour l’horlogerie, passant la plupart de son temps libre chez un maître-horloger. Un peintre italien l’accompagne également en qualité de maître de dessin privé.Âgé de 20 ans, le jeune Louis ne rêve que d’Italie, cette terre classique des beaux-arts. Il quitte la France pour Rome, ville qu’il habite depuis bientôt 5 ans et étudie l’architecture, la sculpture et la peinture. Il rencontre des membres de l’Académie de France, qui regroupe les plus grands artistes de l’époque. De Rome, il part pour Florence et s’initie à la gravure artistique des pierres fines, dans un atelier offert par le comte Manfredini, ministre du Grand-duc de Toscane. Il y peint, ici, plusieurs tableaux.De retour à Paris, on le nomme Professeur à l’Académie des Beaux-arts, au Louvre. Il devient alors membre de plusieurs sociétés savantes et artistiques, et collabore avec d’éminents artistes, tels l’astronome Lalande, le bronzier Thomire et Robert-Houdin, l’habile constructeur d’automates, considéré comme "le rénovateur de l’art magique". Acharné, il se livre à l’étude théorique et pratique de l’horlogerie, art qu’il aime passionnément. Il renoue le contact avec son ancien professeur… très rapidement, l’élève devient le maître. 1800 - l’horlogerie réclame tout son temps. Il passe de longs séjours en Suisse, des Montagnes du Jura à la Vallée de Joux et rencontre d’illustres horlogers, dont Jacques-Frédéric Houriet avec qui il acquiert ses instruments et outils d’horlogerie.Nommé Président de la Société Chronométrique de Paris, il travaille auprès de certains des plus grands talents de l’époque, dont le but est "le développement et l’encouragement de l’horlogerie, l’une des plus belles sciences de l’esprit humain". Dans ce cadre, il entretient des rapports fréquents avec ses confrères : Louis Berthoud, Antide Janvier, Louis-Frédéric Perrelet, Joseph Winnerl ou encore Vulliamy, l’horloger du Roi à Londres.Et puis, une étroite collaboration va naître avec le grand Abraham-Louis Breguet, et ceci durant de nombreuses années. Il en est l’ami proche, le confident et conseiller intime. Les deux hommes partagent la même passion de l’art horloger.
Garde-temps Mecanograph, mouvement chronomètre haute précision
rotor monté roulement à billes en céramique.
Edition limitée à 365 pièces - Prix sur demande
Amateur d’excellence d’une grande modestie, l’ambition de Louis Moinet était l’avancement de son Art plutôt que l’avantage commercial. C’est ainsi qu’il partageait librement ses idées ingénieuses avec les autres horlogers de l’époque.Encore aujourd’hui, son œuvre consiste à animer, à donner la vie à la matière. Reconnu par ses pairs comme un homme de cœur et d’esprit, il décède à Paris, le 21 mai 1853, à l’âge de 85 ans.
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