De nos jours, les métiers de la banque et de l'assurance sont largement déterminés par les technologies de l'information et de la communication, et attirent de ce fait les startups à la poursuite de modèles disruptifs. C'est ainsi qu'ont commencé à émerger de nouveaux acteurs bancaires tels que Simple et que MetroMile vient maintenant bousculer le marché de l'assurance automobile.
Au premier abord, ce ne sont pourtant que des technologies qui commencent aussi à se répandre dans les compagnies traditionnelles qui sont mises en œuvre. Ainsi, le "Metronome", que le client doit installer dans son véhicule, va simplement mesurer le kilométrage effectué pour ajuster la prime à payer. Même pas d'évaluation du comportement de conduite dans ce modèle ! Une petite originalité, cependant : le coût est directement proportionnel à la distance parcourue (en plus d'un forfait modeste).
Mais le plus intéressant dans l'offre de MetroMile n'est pas directement lié à l'assurance elle-même. C'est en effet la richesse de l'information capturée par le "Metronome" (en dehors des seuls éléments de facturation) et, surtout, sa "mise en scène" qui en constituent le vrai différenciateur. Parcours détaillés, consommation réelle de carburant (ponctuelle et moyenne), fréquence des déplacements... telles sont les données que les outils web associés présentent à l'automobiliste, sous une forme à la fois utile et magnifique.
La startup semble donc tenter de capter l'intérêt de clients à travers une offre de service périphérique à son cœur de métier. Il existe pourtant un autre point de vue possible : pour le client, toutes ces données d'usage entrent naturellement en ligne de compte dans ce qu'il perçoit, lui, de l'assurance. En prolongeant le raisonnement, les éléments restitués vont aussi potentiellement participer à la sensibilisation de l'automobiliste et, donc, à la prévention des risques...
Dernière particularité notable de l'approche de MetroMile, comme toute startup qui se respecte, elle démarre en mode "beta". La première version du "Metronome" a donc été testée par une centaine de volontaires de Portland (une ville éloignée de la Silicon Valley mais réputée pour la préoccupation environnementale de ses habitants), sans même leur proposer une police d'assurance, initialement.
A ce stade, il faut considérer MetroMile comme le précurseur d'une vague qui ne va faire que prendre de l'ampleur. Le secteur de l'assurance est mûr pour subir une révolution numérique que les compagnies historiques tardent à appréhender. Les avancées que propose la startup, encore modestes, pointent vers de nouveaux usages qui peuvent aisément servir d'inspiration. Exemple : exploiter les données capturées par les systèmes de type "Pay as You Drive" pour développer l'engagement des clients et, d'un seul coup, ce vieux rêve des assureurs commence à se matérialiser...