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Rhye – Woman

Publié le 26 mars 2013 par Wtfru @romain_wtfru

Rhye-Woman-Cover

La femme, ou plutôt les femmes pour les polygames, a déjà prouvé toute son importance dans la vie qu’on mène, celle de tous les jours, celle qui suit un cours à peu près normal. Sans pour autant tomber dans ces blagues misogynes de mauvais goût, et assez douteuses, pouvons nous dire que la monnaie de la pièce leur est elle bien rendue? Cette problématique trouvera quelques réponses financières, là où ces femmes, parfois fatales, viennent récupérer leurs dus, face à des hommes aveuglés par l’amour, transformant de nombreuses cartes de crédit en baguettes presque magiques. Il est vrai qu’il est aussi possible de leur faire des cadeaux volontaires pour éviter ce processus infernal, mais ceux-ci sont souvent peu satisfaisants pour la femme qui, elle, veut qu’on lise dans ses pensées les mieux dissimulées. Une journée pour la femme a été crée pour elle et elle seule, rien que ça, alors est il vraiment nécessaire, à nouveau, de leur rappeler leur importance et de les valoriser?

   C’est ce qu’a conclu Rhye, un duo Californien, avec d’un côté le Canadien Mike Milosh et de l’autre le danois Robin Braun. Deux noms encore vaguement connus (d’anciens projets chacun de leur côté), qui, une fois associés, apportent une béatitude qui pèse lourd et qu’on ne pouvait pas laisser échapper aussi simplement. En seulement deux morceaux, Open et Fall, balancés sur une sphère internet où tout s’oublie aussi vite que sa propre identité une fois complétement saoul, Rhye a réussi un sacré coup: en dire beaucoup avec si peu, sans trop de détails peut être jugés inutiles sur le moment. Sans un seul tour de magie vide et dénué de sens, seulement grâce à une voix resplendissante délicatement posée sur des instrumentales composées avec soin et une pointe de mystère, nous étions des esclaves, qui ne cherchaient même pas à être libérés.

   Première chose troublante, d’où sort cette voix étonnante et envoutante, et si féminine? Deux hommes, pas de femmes à l’horizon, que se passe t-il dans nos esprits un peu perdus? Être célibataire depuis un bout de temps joue son rôle, mais quand même, là ça craint. La réponse à nos troubles auditifs, il fallait la chercher chez Mike Milosh, et sa voix d’exception, de femme. Une prouesse vocale à coup sûr, on tient quelque chose de sacré dans les mains, une beauté phonique addictive.

   Alors deux chansons qui tournent en boucle et qui nous font fondre, c’est une chose, mais l’intérêt porté pour Rhye est il justifié quand on commence à jouer avec un long format, où les défis ne sont plus les mêmes et qu’il faut garder un auditeur ? Le premier album de Rhye, Woman donne un début de réponse, et aussi une fin. Woman, sorti il y a peu de temps chez Innovative Leisure, confirme plutôt très bien la pré-relation qu’on avait établit avec Rhye.

   On retrouve d’entrée de jeu nos deux petits chouchous, Open qui ouvre le bal, sous un vent de violons avant de mener, tout doucement, à un rythme calme et sensuel, où la voix trouve encore et toujours tout son avantage et ses saveurs. Déjà sur un petit nuage en trois minutes et des brouettes, que pourrait il nous arriver, ici en sécurité? The Fall, pour redescendre à une réalité qu’on aurait peut être aimé laisser de côté encore quelques instants. Se réveiller dans un lit, familier, mais sans retrouver cette personne qui était pourtant là avant de fermer des yeux, fatigués par une soirée remuée. Des transitions entre les chansons toujours en douceur, tout se fait calmement, avec Last Dance qui pointe le bout de sa chaussure, plus pop, plus d’énergie mais on y prend rapidement goût, même à moitié éveillé, encore pensif dans un lit difficile à quitter.

   Cette délicieuse énergie se retrouvera chez 3 Days et Hunger, mais l’album de Rhye se veut surtout brillant par ces chansons calmes et apaisantes, qui brisent toute motivation à faire une activité un tant soit peu dégourdissante. Verse, Shed Some Blood et One of Those Summer Days trouvent leurs places justes dans Woman, mais c’est surtout à travers Major Minor Love qu’on se rappel pourquoi on est là, pourquoi il y a quelques temps on a cru au mystère et à la magie non truquée. Très simpliste, se suffisant de peu, pour mener vers un refrain abasourdissant. L’espace de trois secondes, et l’impression de tomber du ciel avec cette voix grandissante avant que la première note de piano vienne nous sauver. Woman, vient terminer l’aventure, une aventure plutôt sexuelle on doit l’avouer, une aventure qu’on a envie de partager avec cette femme, et pas n’importe laquelle.

   Cette femme avec qui on voudrait s’enlacer en regardant un temps qui passe, où plus rien n’a d’importance, ni le boulot manqué ni les factures à payer d’urgence. On pourrait rester dans cette position foetale le restant de nos jours, et rien que cette pensée nous apporte un sourire aux lèvres malicieux.

   Rhye délivre une bombe au sens propre du terme. L’album découle à une vitesse surprenante, et pas pour les mauvaises raisons, mais seulement car chaque chanson trouve sa place délicate pour dévoiler son sens et ses atouts. Les meilleures choses sont souvent celles qui passent trop vite. Ce n’est pas une question de goût, juste une question de se laisser avoir, et emporter par des sensations qu’on a pu connaître que peu souvent.

   Woman, est surement une des plus belle femme qu’on a pu voir de notre vie, un feist-ival de dix chansons, entre une pop électronique qui retentit à merveille, et une voix qui, sous tous ses accords, explose au grand jour. L’album offre bel et bien à la femme, sous une forme sonore, son ode la plus accomplie, et la plus belle à ce jour.

   Vous l’attendez, encore et toujours en Pijama deux pièces, près de la cheminée, elle qui rentre de son boulot et qui n’arrête pas de se plaindre de toutes ces choses qu’elle n’arrive pas à comprendre dans la vie, et vous l’admirez, vous vous dîtes que vous êtes chanceux, chanceux par ce qu’elle a décidé de finir sa vie avec vous. Voilà ce que Rhye a fait, un album pierre précieuse, que même hors du monde sensible vous saurez apprécier à sa juste valeur, et qui fait grandement appel à votre imagination, pour créer ou recréer, ces merveilleuses scènes conjugales, ou vos fantasmes extra-conjugaux, qui sait?

4.5

Si vous avez Vingt-Trois minutes de votre vie, pour une des meilleures cause qui soit:


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