Publié en France en 2005, la cité des jarres est le premier volet de la série des enquêtes du commissaire Erlendur Sveinsson.
Points, 330 pages
Mon avis : avec ce premier roman, nous entrons de plein-pied dans un voyage humide et glauque au coeur de l'Islande, île de feu et de glace, offrant au lecteur une ambiance propre aux polars venus du nord, une tonalité rude et sombre. Indridason brosse le portrait d'une Islande, loin des clichés alléchants et habituels présentées par les brochures touristiques.
Erlendur Sveinsson est un vieux briscard de la police, un anti-héros : solitaire, caractériel, rude au premier abord, intelligent et persévérant, il est aussi abîmé par la vie, tourmenté par ses douloureux souvenirs d'enfance, usé par les années d'un métier qui ronge inexorablement l'âme. Plus tout jeune (la cinquantaine), il est divorcé et père de deux grands enfants : son garçon Sindri Snaer qu'il ne voit plus et sa fille Eva Lind qu'il tente tant bien que mal de sortir de l'enfer de la drogue.
Autour d'Erlendur gravitent ses deux coéquipiers : Elinborg, femme célibataire et sans enfants s'implique avec énergie aux affaires tandis que Sigurdur Oli, plus préoccupé par sa vie personnelle et ses relations tumultueuses avec sa compagne, peine à rester concentré sur le travail.
Sans dévoiler l'histoire, je dirai que l'intrigue est intéressante, mêlant malaise et curiosité, au style posé, dans une lecture agréable et accrocheuse.
Vous l'aurez compris, je viens donc de faire la découverte du polar islandais. Un roman écrit avec grand soin, des personnages attachants. Bref, les Islandais ne font pas que régler admirablement et judicieusement une crise financière (en référence à la douloureuse crise qui a touché de plein fouet le système économique et bancaire de ce pays en 2008), ils savent également écrire des romans policiers dignes de ce nom. Je ne puis que vous le conseiller !