Hier soir: l’homme n’arrive pas à dormir et se lève pour me rejoindre dans le salon où je suis tranquillement assise à regarder pour la deuxième fois la saison 1 de “Brothers & Sisters“. Pour tout vous dire je suis plutôt surprise puisque, généralement, l’homme pose la tête sur l’oreiller pour s’endormir dans les 10 secondes qui suivent (je crois d’ailleurs que c’est un truc typiquement masculin, non?). Bref, il arrive, ordinateur portable à la main et décide de lire ses emails.
Jusqu’ici tout va bien me direz-vous? hein? n’est-ce pas? Oui, sauf que tout à coup il se retourne vers moi, et me dit: “Tu sais ce serai bien qu’on songe à faire un enfant.” Là, j’avoue que j’aurais bien aimé pouvoir me séparer de mon corps telle Annie Hall dans le film éponyme de Woody Allen1, ne serait-ce que pour pouvoir vous décrire en détail l’expression peinte sur mon visage.
D’ailleurs peut-être que c’est ça le problème: être prête. Pour l’homme (enfin mon homme, hein, pas tous les hommes), c’est tout simple. On fait un enfant et hop, on est une famille et on avance. Pour moi, c’est bien plus compliqué.
Suis-je prête à vivre neuf mois de grossesse? A voir mon corps changer? Sans compter que telle que je me connais, je vais passer 9 mois à me demander si oui ou non, je serai capable de le faire sortir ce bel enfant?
Et puis, au bout de neuf mois, il sera là et après, comment on fait? Nourrir un enfant, le changer, comprendre ce que ce petit être veut alors qu’il n’a aucun mot pour le dire? Ca s’apprend ou ça se ressent? Mes parents vivent à des milliers de kilomètres alors, difficile de se retourner vers maman en criant à l’aide…
Sans compter que, financièrement, on ne roule pas sur l’or et que nous vivons dans un pays où la moindre dépense médicale vous arrache un bras, une jambe et un oeil. Et c’est pareil pour la scolarité.
Ensuite, il y a l’éducation. Et là, je ne suis pas complètement sûre que l’on ait les mêmes principes. Je sais, discussion… compromis…
Alors voilà, mon postérieur est coincé entre l’envie et la trouille.
Et avec ça, moi, je fais quoi?
1) Pour ceux dont la mémoire flancherait, c’est la scène où Diane Keaton fume un joint avant de faire l’amour avec Woody Allen et où son esprit se détache de son corps pour aller s’assoir dans le fauteuil à côté du lit.