Jon, la tortue de 181 ans
J’aime les tortues.
C’est idiot à dire mais, il y a quelques années, j’ai développé un grand attachement aux tortues et, chaque fois que j’en croise une, je reste des heures plantées à (essayer de) jouer avec elle.
Mais, quelque part dans le monde, il existe une tortue qui me fait rêver encore plus que les autres. Et cette tortue s’appelle Jonathan.
Jon est né en 1832 aux Seychelles. Nom de famille: Dipsochelys hololissa – une espèce aujourd’hui éteinte à l’état sauvage, à cause de la surexploitation des îles des Seychelles. Les survivants se comptent sur les doigts d’une main.
Jon Dip a été kidnappé en 1882 avec trois compagnons tortues aux Seychelles pour être ammené sur l’île de Sainte Hélène. Son job depuis: brouter l’herbe de la résidence du gouverneur de l’île, où il continue à vivre. Tenir compagnie aux restes de Napoléon Bonaparte. Faire le beau face aux quelques touristes et curieux qui viennent lui rendre visite. S’accoupler avec Emma, Fredricka et Myrtle, trois tortues femelles qui ont au moins cent ans de moins que lui et disent apprécier « son expérience ».
Jon photographié en 1900
Jon est une légende. Parce qu’il est l’animal le plus vieux du monde, parce qu’il est toujours capable d’être vigoureux, parce que sa gueule est frappée sur les pièces locales de 5 pences et parce que le Daily Mail a fait connaître son histoire en retrouvant une photographie datant de 1900 qui montrait Jon, déjà âgé de 70 ans, déjà broutant l’herbe, aux côtés d’un prisonnier de la guerre des Boers. Et moi, je l’imagine dans sa retraite, bienheureux, à se dorer au soleil et à se rouler dans l’herbe, au bord de la mer, sur des plages de sable blanc et forniquant de temps en temps quand l’envie lui prend. Il ne manque que quelques bouquins pour que Jon ne soit mon rêve de vieillesse.
Suite au post précédent, je réfléchis sérieusement à partir en Tanzanie et à Zanzibar cet été. A quelques kilomètres à l’est de là, il y aurait les Seychelles – plages paradisiaques de sable blanc, l’indice GINI (inégalités de revenus) le plus élevé du monde, 84 000 habitants, des roupies, des Français (1,8 % de la populace), des places off-shore et des îles de rêve en vente aux particuliers. Eden Island – une île artificielle où se construisent des villas pour riches à 3 000 000 $ chacunes -, des balles de golf biodégradables qui nourrissent les poissons, des lignes d’avion directes depuis les Emirats, Londres et Paris, et … les cousins lointains de Jon, tortues géantes survivantes en captivité.
Je rêverais de pouvoir louer un voilier depuis Zanzibar et naviguer olé olé jusqu’à ces tortues, les kidnapper à mon tour et les emmener dans un endroit où ils vivraient bienheureux, comme Jon, où il leur serait possible de se reproduire et de partir à la conquête du monde lorsque nous, pauvres humains, auront emmigré sur la Lune et sur Mars.
Mais partir aux Seychelles coûte la peau des fesses comme vous pourrez le voir ici alors, si vous avez des bons plans pour y aller depuis la côte africaine, si vous avez une idée pour me permettre de réaliser l’un de mes plus grands rêves de gosses (rencontrer ces tortues géantes, au cas où vous n’auriez pas compris), je suis preneur. Sinon, si vous en avez les moyens, pour une Lune de miel ou pour des vacances de rêve qu’on se permet une fois dans sa vie, vous pourrez toujours faire du Island Hopping en pensant à mon amour des tortues et moi …