Ce n'est pas ici, on le sait, que l'on trouvera une opposition tranchée entre le monde de l'entreprise et celui de la politique. Certes, ce que l'on gagne ici avec peine, on le dépense souvent là sans compter. Mais après ? Qui croit encore que l'on peut, non certes intéresser, mais mobiliser avec des agrégats financiers ou diriger à base de création de valeur ?
Ce n'est pas non plus ici que l'on fera l'économie d'une pensée du leadership, comme si les organisations ou les processus pouvaient suffire. L'époque récente, de ce point de vue, n'a guère été faste chez nous, mais elle nous a tout de même donné quelques exemples fracassants. Il y a eu Carlos Ghosn, en train de préparer sa confirmation alors que l'appel de la foi l'a cédé au sens, plus ardu, de l'observation. Et puis il y a, bien sûr, l'émergence du sarkozysme, ses débuts tonitruants et sa mutation difficile.
Et si l'Amérique nous donnait de nouveau à penser là-dessus, sur ce qu'un lecteur de la presse américaine résumait de cette formule fleurie : "celui qui nous guidera sur la route que nous avons oublié de suivre depuis si longtemps" ? Et qui croit sérieusement que l'entreprise, elle aussi, après les excès financiers et l'impéritie environnementale du dernier quart de siècle, pourrait en faire l'économie ? Rendez-vous sur New word, new deal (rubrique "de la démocratie vue d'Amérique") ou sur Nonfiction (rubrique "actualité des idées") pour y réfléchir ensemble.