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Le 25 mars à par CharenteLibre.frCertains d'entre vous en rêvaient. L'université de La Rochelle l'a fait. Avec son diplôme d'opérateur de brasserie, l'université de Charente-Maritime forme de futurs brasseurs et produit et commercialise sa propre bière, la Science Infuse, alors que le secteur des microbrasseries connaît un regain de forme depuis quelques années.Lancé en 2007, ce diplôme universitaire (DU) délivré au terme d'un mois de formation continue, dépend du département de biotechnologies et dispense les savoirs fondamentaux nécessaires au métier de brasseur, explique Frédéric Sannier, professeur de biochimie et initiateur de la formation.Pour l'essentiel, le DU s'adresse à deux profils de candidats : les professionnels, soucieux d'améliorer leur technique brassicole; les particuliers, qui ont déjà tâté du brassage en amateur et veulent acquérir le bagage scientifique et technique pour lancer leur propre activité.Les cours proposent théorie et pratique, les participants se frottant à la complexité du brassage, entre contrôle du pH, filtrage du mout et lavage des drêches... La formation, qui accueille une quinzaine de personnes chaque année en mars, a rapidement gagné en renommée : en 2013, 70 dossiers ont été déposés. Devant un tel succès, une seconde session aura lieu en mai-juin, selon M. Sannier.
C'est ce dernier qui a imposé en 1999 la bière comme outil pédagogique. "On voulait illustrer une grande filière agroalimentaire" et proposer aux étudiants en biotechnologies une approche ludique et pédagogique de la science, explique le Pr. Sannier. Le choix de la bière fait vite consensus, sa fabrication étant à la croisée de plusieurs disciplines, de la microbiologie à la biochimie en passant par marketing ou le génie des procédés.L'idée débouchera sur l'élaboration d'une bière, la Science Infuse, déclinée en quatre variétés : Blonde, Blanche, Triple et Triple spéciale.La Science Infuse, commercialisée dans la région de La Rochelle, "nous sert essentiellement d'outil de communication", l'argent récolté étant réinvesti dans la plateforme brassicole de l'université, insiste M. Sannier.Moribond dans les années 80, avec une vingtaine de brasseries, le secteur en compte actuellement 510, toutes tailles confondues, loin derrière les 3.000 qui existaient en France en 1914, note Pascal Chèvremont, délégué général de l'Association des brasseurs de France (107 adhérents).Mais, indéniablement, les brasseries connaissent, "depuis 3, 4 ans", un net regain d'activité avec une cinquantaine de créations d'entreprises chaque année, confirme-t-il. "On assiste à une renaissance des microbrasseries" et "il y a un vrai besoin de compétences techniques" : des formations comme celles de La Rochelle ou encore la Licence Pro de brasserie de l'Université de Lorraine, à Nancy, "accompagnent" ce mouvement, se félicite-t-il.