Si vous étiez comme Taylor Greer née au fin fond du Kentucky, vous n’auriez qu’une envie : fuir au plus vite ce bled perdu où aucun avenir ne se profile pour une fille, sauf celui de se faire renverser sur la banquette arrière d’une vieille voiture et de se retrouver avec un marmot sur les bras alors qu’on est à peine adulte. Aussi Taylor décide-t-elle de faire la route, sans un vrai but précis, mais vers l’ouest, aussi loin que sa coccinelle capricieuse voudra bien l’emmener. Ce qu’elle n’avait pas prévu, c’est de se retrouver avec un bébé sur les bras confié comme un balluchon sur le parking d’un bar. Un bébé qui s’avère être une petite fille, et qu’elle comprend rapidement avoir sauvé d’un avenir pas très rose, même si elle se sent bien encombrée par son paquet.
Elle s’attache cependant à la petite indienne qu’elle baptise Turtle et c’est avec elle, grâce à elle même qu’elle fera des rencontres qui changeront sa vie et qu’elle se posera à Tucson, en Arizona. Taylor et Turtle découvriront l’amitié, une amitié si forte et si vraie qu’on se sent en famille, et plus jamais seul.
J’ai bien aimé l’humour de Taylor et sa soif de vie, son énergie qui toujours la pousse en avant, mais j’avoue ne pas avoir été passionnée par ce roman dont on m’avait pourtant vanté les mérites. C’est une véritable fresque d’une partie de l’Amérique, de la vie des petites gens, et on y aborde également le problème de l’immigration, et notamment de l’immigration en provenance du Guatemala. Les personnages sont extrêmement vivants et ont des personnalités complexes et passionnantes, mais bizarrement je n’ai pas réussi à vraiment m’attacher à eux, malgré leur optimisme.
L'Arbre aux haricots est pourtant une histoire qui oscille entre émotion et humour, emplie autant de rires que de pleurs, et pour ceux qui ont accroché, il y a une suite : Les Cochons au paradis.