Enfin le printemps. Cette année il s'est fait attendre le coquin.
De ma fenêtre, je le contemple ce doux dégel de la rivière.J'écris un poème pour fêter son arrivée.
C’est le printemps sur le chenal
C’est le printemps sur le chenal
L’eau monte, monte.
Elle veux reprendre son royaume,
S’étendre dans le lit de la rivière,
Respirer le ciel, jouer avec le soleil.
Le blanc de la rivière
Est devenu transparent.
La neige a disparu.
Le chenal est une patinoire mouillée
Que survolent les oies blanches
Et les outardes du grand nord.
Peu à peu des flaques d’eau se forment.
On dirait du métal liquide
Qui brille au soleil couchant.
Les vieux saules s’y mirent.
Ils contemplent leur reflet féérique
Dans la lumière dorée du soir.
D’abord l’eau arrive en catimini
En s’infiltrant près des berges.
Puis elle réclame toute la place,
Elle gruge la glace,
Elle la léche de toute part,
Pour enfin l’avaler toute entière.
La rivière reprend ses droits.
C’est l’équinoxe de mars.
La fête du printemps.
Peu à peu l’eau s’écoule vers le fleuve,
Enfin libérée par le chaud soleil.
Elle rêve des bateaux d’été,
Qui danseront sur ces flancs.
Elle espère le feuillage verdoyant,
Qui l’ornera telle une broderie
Tout autour de son grand lit.
C’est le printemps sur le chenal
L’eau monte, monte.