Jim James - Regions of Light and Sound of God
La première fois que j'ai entendu Region of Light and Sound of God, de l'américain Jim James (leader de My Morning Jacket), j'ai su que c'était un grand album. Sensible, majestueux, profond. Qu'il fallait que j'écrive dessus, ma plus belle chronique, sensible, profonde, définitive. Dire à la terre entière qu'il ne faut pas passer à côté de cette oeuvre même si elle ne fait pas les couvertures, même si elle ne passe pas en radio. Défendre ce bijou bec et ongle pour que ce blog garde tout son sens.
J'ai écrit un premier article que j'aimais bien. Et puis je l'ai relu le lendemain. Raté, prétentieux, lourdingue. J'ai tenté des corrections puis jeté le tout à la poubelle. J'ai recommencé, changé l'angle, j'en ai écrit un deuxième. Tellement prudent et académique qu'il concurrençait de fadeur les salsifis de cantoche. J'ai donc lu d'autres chroniques, fait la synthèse, chercher le fil sur lequel tirer. J'ai réécouté l'album, une fois, cinq, dix fois. J'ai épluché les paroles, analysé la belle pochette. Rien ne venait, rien qui ne saurait témoigner de la qualité de l'oeuvre. J'ai jeté une première fois l'éponge en essayant de me convaincre que l'album n'était pas si bon que ça, qu'il empruntait trop à Mercury Rev, M. Ward, Neil Young, à la planète entière, que son nom était trop commun, et qu'en plus à coup sûr Jim James violait des enfants dans des ruelles sombres les soirs de pleine lune.
Mouais. N'empêche que j'écoutais encore et toujours cet album, envoûtant, maitrisé, hétéroclite. J'y trouvais bien quelques petites faiblesses, mais suffisamment de perles ( A new life, All is forgiven, entre autres...) pour m'encourager à remettre mon ouvrage sur le métier. Que faire ? Découper en mode cadavre exquis trois articles des Inrocks / Magic / Télérama ? Réécrire la chronique de Varrod discrètement ? Engager un nègre ? Ou alors appeler directement Jim James ?
Ce soir encore j'hésite. Mais ce que je sais, c'est que Region of Light and Sound of God est un putain d'album de soir pluvieux, un élégant tour de passe-passe soyeux pour nos oreilles si souvent maltraitées. Beau, oui, voilà. Dans deux ans peut-être je trouverai la formule. Mais ne m'attendez pas, ce serait vraiment dommage.
Know til Now :
Le sublime A New Life :