Les puristes m'excuseront du barbarisme anglo-saxon que revêt le titre de cet article, toutefois je n'en ai pas trouvé d'autres qui rassemble et ramasse toutes les fonctionnalités et tous les usages du phénomène qui, tour à tour depuis plusieurs années, a pu être décrit comme le "web 2.0", l'âge du "collaboratif", les "réseaux sociaux", etc..
Social média me paraissait un bon compromis pour, au delà du titre, interroger le concept au regard du premier axiome, la communication. Car l'actualité récente vient de démontrer une nouvelle fois combien ces nouveaux médias, dit sociaux, ont pris une influence importante dans la manière de concevoir une stratégie de communication, et de la déployer.
Cette actualité, chaude, est en effet la mise en examen prononcée par le juge Gentil vendredi dernier de l'ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy. Abondamment commentée à grands renforts d'éléments de langage par le camp et le clan de l'ancien Président qui n'en finit pas de faire son deuil d'une défaite qui n'a pas encore ouvert de droit, nécessaire, d'inventaire ; ce fait majeur de la vie politique a amené l'ancien Président à sortir de la demi-réserve, ou plutôt de la diète médiatique imposée par sa situation et à laquelle il avait de plus en plus de mal à se tenir.
Pour ce faire, alors que beaucoup de journalistes attendaient le sacro-saint communiqué, il aura suffit à l'ancien Président de poster sa déclaration sur sa page Facebook, inactive depuis dix mois (à l'exception d'un message de Noël), pour que ses fans fassent le travail de percolation "sociale", puisque l'outil en question à pour but de viraliser les contenus à forte propension médiatique.
816.000 fans en jachère et quelques heures plus tard, plus de 50.000 "like", prés de 6.500 partages, et les médias traditionnels (print, radio, TV) qui répercutent puisque pour ma part, c'est à la lecture du Monde en ligne que j'ai découvert l'information.
En novembre, le Président Obama s'était contenté d'un tweet en guise de communiqué de presse pour annoncer sa victoire et son sentiment sur celle-ci. Jusqu'à aujourd'hui, pour qui s'interresse et s'interroge sur la communication publique et politique, peu d'exemples pouvaient être cités sur une pratique nouvelle, celle de la relation publique donnant la priorité, le "scoop", aux réseaux sociaux.
A double visée, tant pour informer les médias que pour rassembler son camp, cette pratique atteste non seulement des potentialités des outils à notre disposition qui révolutionnent la communication que de leur puissance, les conseillers de l'ancien Président de la République n'ont sans doute pas oublié que Facebook rassemble prés de la moitié des français (27 millions de comptes en 2012).
Vous avez dit "social média" ?