Le blog Bank Innovation a révélé il y a quelques jours les 4 entreprises qu'il a jugées les plus innovantes au cours de l'année 2012, parmi la multitude de candidatures reçues. Deux des lauréats sont (normalement) déjà connus des lecteurs de "C'est pas mon idée !" : BBVA, distingué pour son jeu sérieux BBVA Game, et Fidor Bank, pour son initiative Like-Zins. Attardons-nous aujourd'hui sur les deux autres, The Bancorp et SaverNation.
Pour les startups du monde entier, la route vers le succès est parsemée d'embûches ; pour celles qui s'aventurent dans les services financiers, un obstacle supplémentaire doit souvent être franchi : l'obtention d'une licence bancaire. Pour se simplifier la vie, beaucoup (comme Simple) choisissent de s'adosser à un établissement existant, qui "prête" alors sa licence moyennant rémunération.
Avec 120 accords de ce type, The Bancorp est incontestablement l'institution américaine la plus ouverte aux partenariats. Elle a ainsi construit un véritable modèle de "banque de gros", proposant ses services aux petites sociétés qui souhaitent développer toutes sortes d'offres, jusqu'au plus disruptives (outre Simple, voir aussi l'exemple de SmarterBank). Pour cela, elle a du mettre en place des processus de maîtrise des risques inédits, qui lui permettent de protéger sa licence et, donc, son existence.
Le résultat est, d'un côté, une activité florissante pour The Bancorp et, de l'autre, un immense espace d'opportunités pour l'innovation dans les services financiers, constituant même une des fondations de la transformation du secteur aux États-Unis.
La France a Capital Koala pour transformer les offres de cashback en épargne pour les enfants, l'Amérique a SaverNation pour les convertir en épargne retraite. Les deux solutions adoptent le même principe : après adhésion à un programme de promotions, les réductions obtenues sur les achats qualifiés (en ligne) alimentent un compte dédié.
Le système cherche à résoudre un problème classique : les consommateurs souhaiteraient mettre de l'argent de côté mais ils sont souvent incapables de le faire volontairement. Alors, SaverNation s'occupe "automatiquement" de constituer pour eux un pécule, qui peut représenter jusqu'à 5% de leurs dépenses habituelles.
Seul regret (comme pour Capital Koala), les réductions ne peuvent être collectées que sur les achats en ligne et le processus correspondant est relativement lourd (il faut demander un code sur le site de SaverNation, à saisir ensuite au moment du paiement). Un mariage avec un acteur des "Card-Linked Offers" (offres liées à la carte, directement associées à l'acte de paiement) serait bienvenu pour pallier à ce défaut...
L'initiative vaut malgré tout une récompense bien méritée à la startup, tellement il est vrai que l'épargne retraite est un thème généralement peu propice à l'innovation !