Synopsis : Le film suit les aventures du personnage principal Bilbo Sacquet, entraîné dans une quête héroïque pour reprendre le Royaume perdu des nains d'Erebor, conquis longtemps auparavant par le dragon Smaug. Abordé à limproviste par le magicien Gandalf le Gris, Bilbo se retrouve intégré à une compagnie de treize nains menée par Thorin Ecu-de-Chêne, guerrier légendaire. Ce voyage les conduira au Pays Sauvage, via Fondcombe, les Terres Solitaires et les Monts Brumeux, des territoires dangereux grouillant de gobelins et d'orques, de wargs assassins et d'énormes araignées, de changeurs de peau et de sorciers.
Après plusieurs années d'attentes voici que débarque enfin The Hobbit sur les écrans de cinéma. Adapté du livre éponyme de J.R.R. Tolkien, le film est un prélude à la trilogie du Seigneur des Anneaux. Bien qu'il n'est pas indispensable d'avoir vu les trois autres films pour apprécier The Hobbit, c'est tout de même fortement recommandé. Car au delà d'adapter le livre, Peter Jackson tisse avec beaucoup de finesse des liens entre les deux histoires. Le réalisateur n'a rien inventé, ces liens étant déjà présents entre les différents livres, mais la narration du film, principalement son ouverture avec la version âgée de Biblo et les repères temporels vis à vis de la fête de départ, est très juste. Il est important de noter que le livre de The Hobbit ne va faire environ que 400 pages (selon les éditions) tandis que l'intégrale du Seigneur des Anneaux ira d'avantage vers les 1400 pages, une grosse différence donc. Pourquoi parler de ça ? Tout simplement car Peter Jackson a pris l'étrange décision de découper The Hobbit en trois films, autant que pour le Seigneur des Anneaux. On peut se poser certaines questions concernant la matière ajoutée et de probables longueurs.
Le premier film sert d'introduction à l'histoire et ne va malheureusement pas bien loin concernant la quête dans laquelle se retrouve entraîné Bilbo. Ce qui est tout de même appréciable - j'en ai parlé un peu plus haut - c'est le soin apporté à donner des repères au spectateur. Ainsi on retrouve Biblo et Frodo quelques minutes avant que celui-ci ne s'en aille retrouver Gandalf qui arrive pour la fête d'anniversaire de Biblo. Le vieux hobbit lui est occupé à écrire son histoire, voulant raconter son aventure à son neveu. On se retrouve ainsi propulsé 60 ans en arrière lorsque Biblo, encore jeune et fringuant, n'aspire qu'à une chose : vivre une vie calme et simple dans son trou de hobbit. Lorsque Gandalf arrive et sème la panique en apportant avec lui une troupe de nains hauts en couleur, tout change. Cette première partie est nécessaire quoi qu'un peu longue. Même si l'arrivée des nains et le repas qui s'en suit est marrant, cela traine et on ne cesse de se demander quand l'aventure commence vraiment. Peut être était-il nécessaire de bien montrer l'univers de Biblo qui se retrouve bouleversé et mettre l'accent sur ce qu'il quitte en partant à l'aventure. Dans ce sens, c'est réussit.
Le reste du film passe très bien, même si je trouve qu'il y a une certaine redondance de rythme dans le sens où on alterne temps morts et séquences d'action à répétition. Même si c'est varié et que ça mêle habillement tension et humour, certaines séquences sont longues - comme par exemple la fuite dans les cavernes des gobelins qui dure une éternité pour au final pas grand chose. Certains passages spectaculaires ne sont pas forcément justifiés. Je pense par exemple aux géants de pierre dans les montagnes qui même s'ils sont superbes, n'ont pas de grande utilité dans l'avancement de l'histoire. A l'opposé, plusieurs séquences sont longues et d'avantage savoureuses grâce à ça. Lorsque Biblo rencontre Gollum, c'est tout bonnement parfait. J'attendais avec impatience ce passage, gardant un fort souvenir des énigmes dans le noir du livre. Je n'ai pas été déçu. C'est bien mis en scène, effrayant et hilarant à la fois. J'ai par contre beaucoup aimé les différents flashbacks et les histoires parallèles. Même si cela coupe un peu de la quête principale, ça donne de la consistance au tout. Certains personnages sont mis en valeur, principalement Thorin qui aurait été un peu plat sans cela.
Côté casting, on retrouve des visages connus comme Ian Holm et Elijah Wood, mais aussi dans des rôles plus présents le retour de Ian McKellen, Hugo Weaving ou encore Cate Blanchett. Le groupe de nain est incarné par une groupe d'acteurs formidables apportant tout quelque chose d'unique avec en vrac Richard Armitage (Spooks) et Aidan Turner (Being Human). Mais le rôle titre, celui de Biblo dans ses jeunes années, est tenu par nul autre que Martin Freeman, un acteur génial qui me plait partout où je le vois. Il a joué par exemple dans Love Actually, The Office (UK), Hot Fuzz, H2G2 Le guide du voyageur galactique ou encore récemment dans la série anglaise Sherlock aux côtés de l'étonnant Benedict Cumberbatch. Martin Freeman incarne avec beaucoup de justesse Biblo, avec son côté anglais qui ne demande qu'à ne pas être dérangé tout en possédant cette malice et curiosité sur le visage. Un choix parfait ! The Hobbit est un très bon film, un peu long mais c'est sans doute un mal nécessaire pour lui donner le côté épique vers lequel il tend. Visuellement encore plus spectaculaire que la trilogie du Seigneur des Anneaux, on y retrouve des paysages que l'ont connait bien tout comme de nouveaux lieux magiques ou inquiétants. Le côté léger du film malgré l'histoire assez dure dont il parle le rend beaucoup plus abordable à un public jeune (ce qui était le but du livre également) même si les adultes se régaleront tout autant. Je pense qu'il est sage d'attendre les deux autres films et la conclusion de l'histoire pour pouvoir vraiment juger le tout, mais c'est pour le moment une belle réussite, un film épique digne du livre de Tolkien.