Utopia, Series 1, Episode 2, créé et écrit par Dennis Kelly.
Synopsis : Utopia suit un groupe de personnes qui se retrouvent en possession d'un manuscrit d'un roman graphique culte. La rumeur court que le volume annonçait les pires désastres du siècle passé et le groupe se retrouve rapidement devenue la cible d'une mystérieuse organisation connue sous le nom de The Network.
Un deuxième épisode génial qui fait honneur au pilote, autant par l'évolution de l'histoire que par le visuel toujours aussi léché. Mais cet épisode est avant tout l'occasion de nous offrir quelques révélations concernant la trame de fond d'Utopia. C'est grâce à Jessica Hyde, que l'on découvre à la fin du premier épisode, que l'on en apprend beaucoup sur The Network, sur son origine et sur les liens qu'elle a avec eux, malgré elle. J'aime beaucoup le côté conspiration que prend la série. J'ai même envie d'oser dire que cela me fait un peu penser à la franchise James Bond et son SPECTRE, cette organisation secrète, indépendante de toute nation et qui œuvre pour on ne sait pas trop quoi, mais rien de très gentil c'est certain.C'est une prise moderne du concept, et beaucoup plus effrayante. Ainsi on apprend que le père de Jessica Hyde, est l'auteur du roman graphique Utopia, scientifique devenu fou et interné jusqu'à sa mort. On comprend rapidement que Jessica Hyde est en quelque sorte la clé d'Utopia, car en tant qu'héritière de l'auteur, elle est certainement la seule a pouvoir vraiment déchiffrer le second manuscrit. C'est aussi ses connaissances sur The Network qui vont aider le groupe à survivre. Le personnage a quelque chose d'assez étrange, brutal et naturel. Elle sait ce qu'elle fait, et on ne met pas longtemps à lui faire confiance.
C'est d'ailleurs étonnant que cet épisode brouille à ce point les pistes. Un personnage entouré de mystère comme Jessica Hyde est, à la fin de l'épisode, plus fiable que d'autres, desquels on ne doutait pas jusqu'à présent. L'accent est beaucoup mis sur Becky et son opposition à Jesica Hyde, et le cliffhanger de fin va dans ce sens. Je suis cependant prêt à parier que tout n'est pas aussi simple qu'on ne peut le penser. Côté personnages je suis vraiment bluffé par Arby (incarné par Neil Maskell) qui a un jeu d'acteur tout à fait unique. Son personnage est effrayant et utilise une sorte de violence douce et froide. Il fait preuve d'un stoïcisme étonnant dans toutes les situations. A l'opposé on a Dugdale qui subit complètement ce qui lui arrive, pris au dépourvu voire paniqué par l'apparition d'un virus pour lequel il avait acheté malgré lui un vaccin. Ce personnage, déconnecté des autres, possède une histoire vraiment captivante car cela permet d'illustrer les actions de The Network. Enfin, c'est Grant qui rejoint le groupe, non sans avoir caché au préalable le manuscrit. Les premières interactions du gamin avec le reste du groupe sont délicieuses et je suis impatient d'avoir la suite.
Visuellement, toujours aussi magnifique. L'épisode continue d'offrir des paysages étonnants avec un traitement graphique coloré, bien construit et très agréable à regarder. J'aime particulièrement la récurrence d'éléments, comme le sac jaune d'Arby et de son simili de smiley tracé avec les poignées noires. Un clin d’œil sympa aux Watchmen ? Niveau bande-son, c'est aussi un régal. Les musiques sont minimalistes, très discrètes et donnent un côté étrange, mystérieux, qui convient très bien à ce thriller d'espionnage hors norme. Utopia c'est aussi une bonne dose de violence, mais de la violence maitrisée, jamais vulgaire, jamais sans raison, et je trouve ça vraiment bien. Cela apporte un certain réalisme à la série sans pour autant tourner au ridicule les personnages. Au contraire, la violence maitrisée de personnages comme Arby ou Jessica Hyde les rend un peu plus effrayant que si ils se mettaient à tirer à tout bout de champ.