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J'ai lu "L'hiver des hommes" de Lionel Duroy

Publié le 25 mars 2013 par Etsinonrien
Résumé : Fasciné par le destin des enfants de criminels de guerre, Marc part à Belgrade en 2010 pour enquêter sur le suicide de la fille du général Mladic, accusé de crimes contre l’humanité par la justice internationale et pourtant vénéré dans son pays. Dans la minuscule république serbe de Bosnie, Marc se retrouve face aux acteurs de ce conflit abominable. Avec une franchise déconcertante, ils racontent les désastres qu’ils ont vécus, les atrocités qu’ils ont commises pour conquérir une paix improbable. Aujourd’hui, ils ont le sentiment d’avoir gagné, ils ont chassé les Musulmans et les Croates. Enfermés dans un territoire ethniquement pur, ils ont réalisé ce rêve nationaliste qu’on voit resurgir aux quatre coins de l’Europe : se débarrasser enfin de l’autre. Mais leurs frontières infranchissables ne sont qu’une prison derrière laquelle meurt tout un peuple.
Ma lecture je ne connais pas ces pays de l'est et j'avais suivi de loin l'explosion de la Yougoslavie dans les années 90, trop tiraillée à l'époque par mes tourments d'adolescente et mes examens du Bac. Le livre de Lionel Duroy est loin d'être rébarbatif sur le sujet. Bien au contraire, à la lecture de L'hiver des hommes, c'est tout un pan de l'histoire européenne qui s'est ouvert à moi. D'une manière à la fois romancée et très documentée, via le recueil de témoignages effectué par Marc, le protagoniste, et sans aucune lourdeur pédagogique, Lionel Duroy offre au lecteur une vision partielle de ce conflit. Partielle, car seuls les Serbes ont le "droit" à la parole. Ceux-là mêmes qui ont été jugés et condamnés pour crime contre l'humanité par la Cour européenne de justice de La Haye. Au fil des pages, le lecteur découvre et appréhende la souffrance endurée par le(s) peuple(s) de l'ancienne Yougoslavie, la souffrance de ces hommes qui, par on ne sait quel appel au patriotisme, se retrouvent à tirer sur leurs anciens amis, musulmans, croates et qui, 15 ans après, vivent toujours aveuglés par la haine de l'autre. Mais la vie a repris depuis, et l'infime message d'espoir de Lionel Duroy à la fin de son roman offre tout de même une perspective de réconciliation.

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