Les émeutes de la faim qui se sont multipliées dans les pays les plus pauvres me ramènent à une vieille idée qui me taraude de temps à autre. Convaincu que tout excès au sein d’un système finit par produire lui-même les forces qui le corrigeront et ramèneront le système à l’équilibre, selon un phénomène que l’on pourrait qualifier trivialement de retour de balancier, je pense souvent (sans pourtant aimer à le faire au cas d’espèce) que notre merveilleuse planète et notre non moins merveilleuse espèce humaine (hum…) finissent toujours produire les phénomènes qui les préserveront, quitte à ce que ce soit au prix d’un gigantesque retour en arrière permettant de repartir de zéro ou de presque rien. Je ne serais pas étonné que, dans les décennies à venir, une gigantesque épidémie qui fera passer la grippe espagnole pour de la roupie de sansonnet apporte une solution brutale et cruelle mais efficace aux problèmes de surpopulation et de pollution excessive. De même qu’aujourd’hui, la création excessive et incontrôlée au plan financier de liquidités cherchant à s’investir à tout prix pour satisfaire les exigences de rentabilité de leurs détenteurs, a fini par gonfler de façon inconsidérée les prix des matières premières de toutes sortes et a pour conséquence ultime un début de fronde des affamés du monde entier. Les rues de Port-au-Prince ne sont certes pas la Fifth Avenue ou les Champ-Elysées et les filets de protection sociale de nos économies développées continuent d’amortir les souffrances des plus défavorisés. Jusqu'à quand ?