Il ne se passe plus une journée sans que la littérature française
contemporaine soit recouverte d’une nouvelle couche de béton, seul linceul dont
on veut bien (encore) la recouvrir. Chaque fois on croit que ce sera la
dernière, mais la traîtresse n’en finit pas de mourir, alors on recommence,
inlassablement.
Dans la rue, sur une estrade, un écrivain talentueux se drape dans une pensée en lambeaux – « c’est ton orgueil que je vois à travers » lui dit un passant, mais cet écrivain n’écoute déjà plus, puisqu’il hurle au loup contre les hyènes et, victime du complexe du martyr, s’oint du crachat de la foule. À trop s’élever contre les cons, on finit soi-même vieux con.
Quand cessera-t-on de se lamenter ?