Dimanche 24 mars, en direct live de mon premier week-end printanier, lourd de rêves de balades au bord de l’eau, de visage battu par les embruns, de glace mangue coco dont la fonte menace mon immaculé tête short, de terrasses ensoleillées de …
Dimanche 24 mars, en direct live de mon week-end automnal au coin du feu, lourd de désillusions, de râleries, et pas que les miennes, de projets avortés, je me recroqueville dans mon canapé, dans mon fauteuil de cinéma, dans un recoin de café, dans mes trois couches de pulls, sous ma veste dans ma robe fleurie et courte. J’ai froid. Mon corps en appelle au printemps a besoin de cesser de lutter, de renouveau de liberté de dépouillement de chaleur. Mon corps aspire à retrouver ses amoureuses mes cotonnades qui languissent dans les penderies, les nu-pieds qui attendent dans leurs boîtes. Mon corps souffre, lance des signaux eczémateux, auxquels viennent se mêler des piqûres d’insectes courageux, éclaireurs, testeurs de température.
Dimanche 24 mars, en direct live de mon week-end, j’ai regardé la météo, essuyé une larme d’amertume, suis levée. Je veux voir la mer, ma méditerranée, grise, battue par la pluie, je veux la voir livrer son combat primitif et élémentaire, je veux me nourrir de sa force, de son énergie.
Parce que c’est dimanche, le dernier jour de notre week-end, le premier de notre printemps, parce que je veux, qu’il nous faut, les cris des hirondelles, la marque des lunettes sur le nez, des bretelles de maillots sur les épaules, l’odeur du monoïdéisme sur la peau, je pars, marcher et oublier
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