Au cœur de cette démarche, figure Spacehive, une plate-forme dédiée exclusivement au financement "de voisinage". Fondamentalement, il s'agit d'un site de "crowdfunding" classique, dont l'objectif est donc de mettre en contact des porteurs de projets avec des "investisseurs". Sa particularité est de cibler des actions locales dont les contributeurs pourront bénéficier concrètement (ils ne reçoivent d'ailleurs aucune autre "rétribution", sous quelque forme que ce soit).
Les projets candidats peuvent être soumis par des particuliers ou des entreprises qui veulent s'impliquer dans leur environnement, mais aussi par les collectivités locales elles-mêmes. Un exemple actuellement en cours est celui d'un conseil municipal qui souhaite transformer une boutique désaffectée en un espace d'incubation pour de jeunes entrepreneurs. La ville s'engage à hauteur de 5 000 £ et appelle aux contributions privées (ainsi que celles d'autres organismes publics) pour faire aboutir l'idée, si elle est jugée digne d'intérêt (avec plus de 40 000 £ collectées à ce jour, il semblerait que celle-ci le soit).
Dans le climat économique actuel, conduisant à une réduction drastique des budgets publics, l'adoption d'une démarche de "crowdfunding" a une double vertu : d'une part, elle permet de compléter les sources de financement avec des fonds privés et, d'autre part, et surtout, elle constitue une extraordinaire forme de démocratie directe, favorisant le développement des projets que les "administrés" (particuliers et entreprises) jugent réellement bénéfiques pour la collectivité. En poussant le raisonnement un peu plus loin, il serait facile d'imaginer un modèle de type "impôts locaux 2.0"...
Le Royaume-Uni est incontestablement en avance sur le reste du monde par sa capacité à mettre à profit les opportunités du financement participatif pour pallier, même de manière modeste, aux difficultés qu'induit la crise que traverse actuellement le pays, comme bien d'autres. Il serait maintenant facile de copier son exemple et de profiter de son expérience, en France et ailleurs. Qu'attend-on ?