Au printemps,à Fontaine-lès-Dijon,il y a le Salon des Artistes! Voilà! Les portes sont ouvertes jusqu’au 7 avril (Centre Pierre-Jaques,tous les jours,14h30-19h).
Inégales en qualité,les œuvres s’affrontent d’un panneau à l’autre. Principe du Salon (où que ce soit,celui de Fontaine comme ailleurs). Assez aérée,la balade se fait quand même agréablement d’un artiste à l’autre. Plusieurs noms nouveaux (pour moi) à découvrir.
L’invitée d’honneur est Marie Javouhey. Paresseuse en ce moment,je vais copier-coller le texte que j’avais pondu à l’occasion d’une de ses expos!! Je n’ai pas changé d’opinion en 3 ans et l’artiste n’a pas changé de style de travail! Donc,allons-y:
« On a toujours l’impression que Marie Javouhey travaille une matière vivante,et non une banale pâte colorée. Végétale,minérale,spatiale,planétaire…ou humaine. Que sais-je?
Avec elle,il est à peine question de surface. On est dans l’épaisseur. Et on cherche les ouvertures pour descendre au cœur de la toile peinte. Pour pénétrer dans les profondeurs de son intimité. Elles existent. Il suffit de suivre le réseau de lignes naïves, ténues qui sillonnent souvent le tableau (à la Kadinsky) et guident le regard (comme le tracé,en surface,d’un monument enfoui sous terre et dont les contours sont révélés par une vue aérienne). Et quelques petites porte se présentent,aux endroits où l’artiste a gratté pour rejoindre les couches inférieures. On va pouvoir s’enfoncer. C’est doux. Lumineux. Harmonieux.
Marie Javouhey fait partie de ces artistes qui savent révéler la densité des vies. Si nos existences ne sont pas faites d’une plate suite linéaire d’évènements,mais plutôt de temps superposés,de moments empilés,qui s’entrelacent,se soutiennent et se construisent les uns les autres,l’artiste exprime cette somme inépuisable.
Vous pouvez également laisser aller vos yeux sur ces toiles abstraites (accès direct,sans vitres) aux couleurs richement travaillées,à la musique chromatique agréable,aux formes maîtrisées… »
Déjà à l’époque j’avais aussi beaucoup apprécié ses papiers collés. Elle disait qu’ils étaient sa « détente ». Vous en verrez trois au Salon fontenois (photo ici à droite).
Pour ce qui est du reste,voici mes peintres préférés: Paulette Bacon, elle peint d’étranges tempêtes qui soufflent sur on ne sait quels paysages intérieurs. Les teintes pastel et la douceur du balayage contrastent avec la violence de ces ouragans qui renversent et couchent tout sur leur passage.
Anne-Marie Versavel: Des abstractions géométriques,rectangles aux bords incertains et effilochés, portes et fenêtres ouvrant sur …l’autre côté de notre monde?
Béatrice Tisserand: pour ses séries de bobines de fil monochromes. Ce sont des pastels figuratifs traitant d’un sujet original.
Aline Bouquin: je la retrouve toujours avec plaisir, elle peint sans prétention, avec cœur et sourire. Son « petit violoniste » est d’une belle facture.
Annick Botton: un petit côté Dufy,peut-être (surtout « L’ombrelle ») mais une façon assez personnelle et intéressante de peindre le réel en couleurs gaies et fondues.
Citons encore Anne Clément,Nathalie Guillet,Anton Molnar (pour le portrait).
Je ne dirai pas mes déceptions en découvrant le travail exposé ici par certains peintres que je connais bien. Bizarre,par moments! Inattendu! Et le travail de certains autres artistes m’a paru quelconque. Et puis,quelques ultra-réalistes démontrent une maîtrise extraordinaire mais qui me laissent froide. C’est moi,ça!
Côté sculpteurs,mes préférés: François Lepoivre donne à voir,entre autre, des têtes de cheval impressionnantes.
Je citerais volontiers aussi Anne Auger,Edith Nicot ,Céline Roblin.
Un hommage est rendu à l’entrée du Salon à Maguy qui s’adonnait à la peinture avec passion. Cette gentille amie est décédée le 10 mars dernier.
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