Le resvératrol du vin rouge réactive les gènes sirtuines et en particulier l’enzyme SIRT1 qui va redonner un « coup de jeune » à nos mitochondries, ces mini-batteries cellulaires qui s’épuisent avec le temps. Des activateurs plus puissants que cet antioxydant du vin rouge constituent donc une cible prometteuse pour le développement de médicaments anti-âge. Cette étude publiée dans la revue Science décrypte le mécanisme moléculaire de cette interaction et identifie la clé de cette activation. Le développement de composés pharmaceutiques qui, par le même processus que le resvératrol vont pouvoir prévenir ou traiter les maladies liées au vieillissement, devient donc théoriquement possible.
Le resvératrol, ce polyphénol du vin rouge, a déjà démontré de multiples bénéfices pour la santé, des capacités préventives contre le diabète, les maladies cardiovasculaires ainsi que certains cancers, comme le cancer du sein et de la prostate et s’avère efficace contre le déclin cognitif. Ses effets antivieillissement lié à sa qualité d’antioxydant naturel, ont déjà en effet été suggérés à plusieurs reprises, dont récemment, dans la revue Cell Metabolism. Son action sur l’enzyme SIRT1, une molécule unique anti-vieillissement capable d’allonger la longévité et de prévenir les maladies liées à l’âge est décryptée dans cette nouvelle étude.
Les sirtuines, un groupe de gènes aux capacités protectrices, sont au cœur de la recherche sur le vieillissement et de précédentes études ont montré que le resvératrol augmente leur activité. En particulier elle d’un gène spécifique, SIRT1, qui protège le corps contre les maladies, en stimulant les mitochondries, nos « batteries cellulaires ». Or les mitochondries fatiguent avec le temps, l’action de SIRT pourrait donc contrer ces effets du vieillissement.
Resvératrol ou activateurs ? Certes, le resvératrol donné à des souris, double leur endurance et les protège contre les effets de l’obésité et du vieillissement. Certesn le resvératrol est aujourd’hui le composé qui active le plus efficacement SIRT1. Mais sa concentration naturelle, dans le vin par exemple, n’est pas suffisante à déclencher ces effets. De plus, si aujourd’hui, l’on s’accorde sur l’impact sur la santé mondiale, d’une molécule, type resvératrol, capable de traiter les maladies liées au vieillissement, si l’enzyme SIRT1 est bien identifiée, il reste une controverse autour du mécanisme d’activation de ces sirtuines. Un activateur chimique « proche du resvératrol » serait-il capable d’entraîner les mêmes effets ?
L’équipe a alors testé environ 2.000 mutants du gène SIRT1 dans l’objectif d’identifier un mutant capable de bloquer l’effet resvératrol. En identifiant ce mutant, les chercheurs pourraient avancer dans la compréhension du mécanisme d’activation. Ce mutant, finalement identifié, s’avère obtenu par substitution d’un seul acide aminé, sur les 747 qui composent SIRT1. Lorsque les chercheurs remplacent le gène SIRT1 normal par ce gène mutant dans des cellules musculaires et de la peau, ils constatent que le resvératrol comme les autres activateurs développés, n’ont aucun effet sur les cellules mutantes. Ainsi, un seul acide aminé dans SIRT1, Glu230, s’avère essentiel pour l’activation de SIRT 1 par le resvératrol ou la nouvelle classe d’activateurs. L’étude montre ainsi que SIRT1 peut être directement activée par un mécanisme commun à différents activateurs, proche du resvératrol.
Ces résultats confirment ainsi l’espoir de pouvoir développer des activateurs de SIRT1 plus puissants que le resvératrol dans sa concentration naturelle.
Source: Science 8 March 2013 DOI: 10.1126/science.1231097 Evidence for a Common Mechanism of SIRT1 Regulation by Allosteric Activators (Vignette Fotolia)
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