
I. Indignité
Un ancien président de la République mis en examen, ça n'est pas une première. Que les caciques de l'UMP montent au créneau pour défendre la vertu outragée du présumé innocent, c'est dans l'ordre des choses. Les arguments volent parfois assez bas ( car voyez-vous, la parole de domestiques contre celle d'un grand homme...) et la crédibilité des témoins de moralité est parfois un peu émoussée (Balkany lave plus blanc que blanc). On peut critiquer l'opportunité d'une mise en examen ou d'un non lieu, même sans savoir ce qu'il y a au dossier, ce qui gêne ce n'est pas la géométrie variable des indignations (rappelons nous que Sarkozy avait critiqué la justice d'avoir relâché un "présumé coupable") mais que la limite de l'acceptable dans le dénigrement et la virulence a clairement été franchie par Henri Guaino concernant l'indépendance d'un juge du siège et la séparation des pouvoirs qui fonde constitutionnellement la République. Si des poursuites étaient engagées contre ses propos, je n'en serais pas marri.
II. Complot
Dans la série "fêlé de la cafetière", l'Italie a dégoté un gagnant. Un partisan de Beppe Grillo, un certain Gian Paolo Vanoli qui se dit journaliste d'investigation spécialisé en santé et médecine naturelle dénonce l'homosexualité comme une maladie dont l'origine serait la vaccination des enfants : « la recherche de la personnalité est inhibée par le mercure ou les substances contenues dans les vaccins, qui s’introduisent dans la cerveau. Ainsi, les enfants deviennent gay. Le problème, on va surtout le ressentir dans les prochaines générations. Puisque nous avons des homosexuels qui ont eux-mêmes des enfants, ces derniers porteront l’ADN de la maladie du géniteur ». (source).
III. Ne jamais lâcher
Alors que ce dimanche les anti-mariage gay vont défiler dans les beaux quartiers soulignons cette charmante initiative : une maison achetée et peinte aux couleurs arc-en-ciel juste en face de la Westboro Church, cette secte homophobe qui défile avec des panneaux "God hates fags" et autres joyeusetés. Les photos et l'histoire sur ce blog.
IV. Point de vue, image du monde
Comme on débriefe rarement les annonces d'actualité, il nous faut revenir sur une annonce ratée. Il était prévu que la reine Elisabeth II prononçât un discours qualifié d'historique, lors du Commonwealth Day, contre les discriminations. Pour la première fois la reine allait inclure les discriminations contre LGBT dans une allocution (qu'elle n'a pas écrite elle-même). Pas de quoi se monter le bourrichon tout de même puisqu'il s'agissait de lire entre les lignes la phrase suivante (en V.O.) : « We are implacably opposed to all forms of discrimination, whether rooted in gender, race, colour, creed, political belief or other grounds ». C'était peu, mais il parait que pour la Queen c'était déjà beaucoup. Bref, la phrase historique n'a pas été prononcée, les ennuis de santé d'Elizabeth l'en ont empêché. La souveraine reste donc straight-friendly.
V. Batman
Le compte tweeter officiel du Vatican a relayé un drôle d'article concernant Batman. Il ne s'agit pas d'un piratage ou d'un abus de vin de messe, mais du relais automatique d'une information de l'agence Catholic News Service. L'assomption d'un homme chauve-souris n'est pas encore dans le dogme...