Albin Michel, 22 août 2012, 464 pages
Résumé de l'éditeur :
La dernière nuit
Voici mon histoire. Et l'histoire de mon peuple.
Elle n'est pas très longue. Certains la racontaient le temps de vider un verre de Ferment aigre-doux. D'autres y apportaient tant de précision que les tonneaux étaient vides avant qu'ils aient terminé. Aujourd'hui, dans ma confusion, je me situe entre les deux. Pourtant j'ai été, un jour, un homme de convictions, volontaire et déterminé. Les autres venaient me consulter pour retrouver un ancrage solide quand leurs coeurs et leurs âmes vacillaient. Un jour.
Aujourd'hui, je dois faire face à l'urgence. Le train de neuf heures vient de siffler et je sais que mon sablier sera bientôt vide. Le sifflet d'un train, comme c'est beau ! La première fois que je l'ai entendu, je l'ai pris pour le cri de l'oiseau le plus grand du monde. Puis j'ai vu la bête fabriquée par les hommes, je l'ai entendue bavarder et chanter, et je suis tombé amoureux de sa voix. Ces derniers mois, j'ai escaladé souvent sans me faire voir le remblai de la voie ferrée. Assis sur les cailloux pointus, je caressais les veines de fer, je posais mon oreille contre leur douceur lisse et fraîche afin de percevoir la pulsation de vie encore lointaine qui s'approchait. L'indifférence des hommes à la beauté de cette voix me stupéfie. Ils ne suspendent même pas leur conversation quand le sifflement qui fuse de la locomotive fait voler l'air en éclats. J'ai appris autre chose encore : tous les humains ne voient pas le beau partout où il se trouve. Et c'est peut-être mieux ainsi.
Quelle facilité dans la digression ! A force de côtoyer les hommes chez qui je suis venu vivre, je finis par leur ressembler : distrait, séduit par tout ce qui se présente. Et c'est peut-être mieux ainsi.
Mais aujourd'hui, quoi qu'il en soit, je dois me concentrer sur deux choses : ce que j'ai à dire et les mots pour le faire. Tels le marteau et le clou unis dans leur percussion opiniâtre et bruyante jusqu'au bout de leur tâche.
Aujourd'hui, c'est à l'urgence que je dois faire face.
Mon avis :
Après avoir lu ici ou là ou encore là, des avis élogieux sur ce roman de la rentrée de septembre, je ne pouvais qu'avoir envie de le lire, j'avais juste oublié qu'il s'agissait d'un roman d'anticipation. Et la SF et moi, on n'est pas copain. Bien sûr, pas de petits hommes verts ici, mais un vocabulaire bien spécifique que je n'ai su appréhender.
Qui plus est, les phrases sont allambiquées, pleines de poncifs et de propagande ; à la longue, c'est plutôt lourd comme style.
Sans oublier des personnages qui s'appellent QT2 ou KK9, même si c'est complètement logique dans le récit, ça n'aide pas à l'identification....
L'histoire de la jeunesse et de la tradition de Aum m'a paru inutile, j'attendais que le récit démarre enfin, ce qui arrive à la moitié du livre.
L'histoire et la jeunesse aveugle du héros ne m'ont pas passionnés. Jamais il ne se pose de questions, et ce n'est pas faute de rencontrer des gens qui s'en posent ou de traverser des épreuves.
Tout est toujours axés sur la préparation au combat, ce qui me fait dire que ce roman est très masculin. Les femmes ne "servant" littéralement qu'à enfanter. Et même si c'est l'amour de deux femmes qui ouvrent les yeux à notre héros, il en aura mis du temps....
Même si la fin est touchante, je n'ai pas aimé cette lecture.
Une métaphore de société totalitaire, certes, mais qui aurait gagnée à offrir à la lectrice que je suis plus d'espoir.
L'image que je retiendrai :
Celle des Wafadar courant des heures et des heures et s'élevant dans le ciel pour se combattre.