Tout ceci ressemble beaucoup à la grande dépression des années 30. Plus on licencie, plus le marché se réduit, plus l’on doit licencier. Si elle n’est pas stoppée, l’affaire se termine dans le sang. C’est idiot, mais le laisser faire, c’est ça. Greed and fear, comme disent les Anglo-saxons. Actuellement, c’est fear : la lâcheté et la stupidité sont au pouvoir.
L'autre jour quelqu'un me demandait si j'avais un conseil à donner au gouvernement. Les économistes cherchent une mesure qui donnerait confiance à l’économie. Cela me semble jouer sur une psychologie des foules bien trop aléatoire. On ne peut pas résoudre le problème à coups de décrets élyséens. Le gouvernement doit descendre dans la soute. Il n’y a pas de bonne solution bien propre, mais de la mise au point par essais et erreurs, au contact direct de la réalité.
- Il y a probablement deux objectifs à viser. En premier, prendre à contre le cercle vicieux ci-dessus en cherchant à éviter une hémorragie d’emplois. Ensuite mettre à tout prix les chômeurs au travail, de façon à ce que leurs compétences ne se rouillent pas, et qu’ils ne sombrent pas dans la déprime.
- Pour cela, l’Etat a des moyens d'intervention colossalement puissants. (Par exemple les chambres de commerce et leurs réseaux internationaux, et Pole emploi.) Il doit se demander ce que ces organismes devraient faire, pourquoi aujourd’hui ils sont, invraisemblablement, contre-productifs, et comment les faire passer de donneurs de leçons à donneurs d’aide. C'est peut-être bien cela mon conseil.